Pourquoi les habitants d’Ango Ango à Matadi sont-ils privés d’eau potable depuis novembre 2024 et quelles solutions peut-on envisager ?

### Matadi en crise : la lutte pour l
**Matadi en crise : la bataille pour l’accès à l’eau potable au cœur du quartier Ango Ango**

Au cœur de Matadi, dans la commune saturée de Soyo, les habitants de la cellule Ango Ango se retrouvent plongés dans une crise humanitaire silencieuse depuis la deuxième quinzaine de novembre 2024. Ces derniers sont privés d’eau potable, une situation tragique qui soulève non seulement des questions d’équité et de justice sociale, mais qui met également en lumière des problématiques bien plus larges.

Le mémorandum adressé à la REGIDESO par le comité de suivi et développement d’Ango Ango évoque des allégations compromettantes concernant les pratiques des agents de distribution de cette entreprise publique. En conséquence, ce qui devrait être un droit fondamental et un service public accessible à tous se transforme en une lutte complexe, où les réalités de la gestion des ressources essentielles révèlent des inégalités criantes.

### La pénurie d’eau et ses enjeux

Pour poser les bases de cette crise, il est essentiel de comprendre le cadre sociopolitique dans lequel elle se manifeste. Dans plusieurs pays en développement, des études ont montré que l’accès à l’eau potable est souvent régulé de manière inégale, favorisant certains quartiers au détriment d’autres. À Matadi, les accusations de favoritisme, portées par les habitants d’Ango Ango à l’encontre de leurs homologues des zones supérieures, illustrent malheureusement cette tendance. En effet, les données récoltées dans divers rapports sur l’accès à l’eau dans des villes congolaises montrent que près de 50% des quartiers périphériques sont souvent les plus touchés par ces dysfonctionnements logistiques.

Un rapport de Human Rights Watch en 2022 indiquait que près de 80% des ménages des zones défavorisées de ces villes subissaient des ruptures d’approvisionnement récurrentes. Ango Ango ne fait pas exception à cette règle, et les habitants se retrouvent dans une impasse face à une structure de distribution qui semble favorisée par des pratiques de gestion opaques.

### Les répercussions sur le quotidien des habitants

La situation causée par cette pénurie prolongée n’a pas seulement des conséquences sur l’hydratation de la population ; elle impacte également la santé publique, l’économie, et les dynamiques communautaires. Dans les régions où l’accès à l’eau potable est compromis, les épidémies d’infections gastrointestinales et autres maladies hydriques ont tendance à exploser.

Les effets économiques de cette crise sont également alarmants. Les habitants, absorbés par le besoin quotidien d’approvisionnement en eau, pourraient voir leurs activités commerciales et productives ralentir, et ce manque à gagner pourrait exacerber la pauvreté. Selon des études menées par des économistes de l’Université de Kinshasa, l’absence d’eau accessible pourrait altérer le PIB local de 3 à 5%, dans des zones déjà marginalisées.

### La lutte pour l’équité et le respect des droits humains

D’un point de vue plus global, la problématique rencontrée par les habitants d’Ango Ango doit être envisagée dans un cadre qui dépasse les frontières de Matadi. Les révoltes et la contestation sociale autour des questions d’approvisionnement en eau et de justice distributive sont des signes d’un besoin urgent de revoir la gouvernance des ressources. Dans plusieurs quartiers de la ville, les revendications pour une répartition plus juste et transparente de l’eau font écho aux luttes plus larges pour les droits humains et l’équité.

Les recommandations mentionnées dans le mémorandum concernant la nécessité de réguler équitablement l’approvisionnement en eau entre les quartiers forment un cadre de dialogue entre les citoyens et les responsables. La lutte contre la corruption dans la gestion des ressources est cruciale non seulement pour Ango Ango, mais pour l’ensemble de la communauté de Matadi.

### Les perspectives d’avenir

Il est donc impératif que les autorités locales indiquent clairement leurs intentions à cet égard. Une réponse adéquate de la part de la REGIDESO n’aurait pas seulement un impact immédiat sur les habitants d’Ango Ango, mais pourrait également servir de modèle pour d’autres quartiers confrontés à des crises similaires. Des initiatives telles que la création d’un comité de suivi inclusif, composé de résidents et de représentants de la REGIDESO, pourraient garantir que la voix des citoyens soit entendue, et que des solutions durables soient mises en place.

En somme, la crise de l’eau à Matadi, symptomatique de défis systémiques, appelle à une réponse globale qui doit concilier équité, responsabilité et droits fondamentaux. L’accès à l’eau potable devrait être considéré comme un droit humain indiscutable et une priorité dans la gestion des services publics. La mobilisation des citoyens, comme celle déjà amorcée à Ango Ango, pourrait bien être le premier pas vers des changements structurels nécessaires pour reconstruire la confiance entre les collectivités et les autorités.

Les habitants d’Ango Ango ne réclament pas seulement de l’eau ; ils exigent justice, transparence, et surtout l’espoir d’un futur où chaque goutte compte.