Pourquoi la NSCC plaide-t-elle pour un dialogue inclusif afin de rétablir la paix dans les Grands Lacs ?

### La Nouvelle Société Civile Congolaise : Vers une Harmonisation des Initiatives de Paix dans la Sous-Région des Grands Lacs

Dans un contexte marqué par des violences récurrentes et des crises humanitaires inacceptables, la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) a pris l’initiative de rassembler les acteurs clés autour d’une table ronde portant sur la paix et la sécurité dans la sous-région des Grands Lacs. Ce geste, qui peut sembler anodin à première vue, revêt en réalité une importance cruciale pour l’avenir de la République Démocratique du Congo (RDC) et de ses voisins.

### Un Contexte Historique et Géopolitique

La RDC, héritière d’un passé tumultueux, n’est pas seulement un pays; c’est un carrefour où s’affrontent des intérêts géopolitiques vastes et souvent contradictoires. La guerre, qui a coûté la vie à des millions de Congolais, est souvent alimentée par des rivalités régionales entre des puissances qui cherchent à tirer profit des énormes ressources naturelles du pays. Les récentes initiatives de paix, bien que louables, illustrent la complexité de la situation sur le terrain.

Les processus de Luanda, Nairobi, et Doha ont permis d’ouvrir des pistes de discussion. Cependant, comme le souligne la NSCC, la multiplicité de ces initiatives peut conduire à une fragmentation des efforts. Ce phénomène n’est pas unique à la RDC. Il a été observé dans d’autres zones conflictueuses, comme en Syrie ou en Libye, où un trop grand nombre d’initiatives a entraîné une cacophonie diplomatique. Pour parvenir à une paix durable, l’harmonisation de ces différents processus est impérative.

### Les Risques de la Polarisation en Émergence

La NSCC a raison de pointer du doigt les dangers d’une approche désordonnée. La polarisation des initiatives pourrait créer des lignes de fracture entre des groupes déjà fragilisés. Dans un rapport publié en 2022 par un groupe de réflexion basé à Kinshasa, 73% des répondants ont exprimé leur mécontentement face aux interventions internationales, jugées inefficaces et souvent déconnectées des réalités locales. La question se pose alors : comment mobiliser ces populations pour qu’elles soient actrices de leur propre paix?

### Une Approche Inclusive comme Remède

Pour dépasser cette fragmentation, une approche inclusive, comme le propose la NSCC, s’avère indispensable. Cela implique non seulement les États et organisations internationales, mais aussi la société civile, souvent la mieux placée pour comprendre les dynamiques locales et les aspirations des populations. Initiatives comme « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs », lancées par la CENCO et l’ECC, visent à mobiliser la population dans un cadre participatif.

Cette démarche est d’autant plus pertinente dans le contexte de la décentralisation en RDC, qui a créé des espaces de gouvernance locale capables d’accueillir des initiatives issues des communautés. En intégrant les voix locales dans le processus de paix, non seulement on augmente la légitimité des solutions proposées, mais on renforce également le tissu social dans des régions souvent dévastées par les conflits.

### L’Appel à l’Action

La NSCC a interpelle des organisations telles que l’Union Africaine, les Nations Unies et l’UE, en leur demandant de soutenir cette démarche essentielle. Pourtant, un appel sans actions concrètes ne serait qu’un cri dans le désert. Pour cette conférence pour la paix et la sécurité dans la sous-région des Grands Lacs à mener à bien, il est crucial que ces acteurs se réunissent rapidement, mais aussi qu’ils se compromettent à faire preuve d’une volonté politique réelle.

Les enjeux sont élevés : la paix ne peut être un simple souhait. Elle doit être le résultat d’efforts concertés et alignés, où chacun des participants joue un rôle équitable. La responsabilité collective doit primer afin d’éviter la répétition des erreurs du passé.

### Conclusion

En somme, la proposition de la NSCC pour une table ronde sur les initiatives de paix devrait non seulement être saluée, mais aussi encouragée avec force par toutes les parties prenantes. En faisant du processus de paix une entreprise collective, on ne saurait que trouver des solutions viables, ancrées dans une vision commune et partagée, qui non seulement apaiseront les tensions actuelles, mais construiront également un avenir radieux pour la RDC et la région des Grands Lacs. C’est un moment crucial, une occasion unique de transformer une dynamique de violence en une dynamique de coopération et de prospérité collective.