Pourquoi Lubumbashi doit-elle agir rapidement face à la crise d’insalubrité qui menace la santé publique ?

### Lubumbashi en Danger : Quand la Propreté Devient une Urgence Sanitaire

La situation à Lubumbashi, capitale économique de la République Démocratique du Congo, est alarmante. En proie à une accumulation de déchets, le centre-ville est devenu le reflet inquiétant d’un manque d’assainissement, mettant en péril la santé publique. L
### La dégradation sanitaire de Lubumbashi : un appel à l’action immédiat

Le centre-ville de Lubumbashi, capitale économique de la République Démocratique du Congo, est confronté à un dilemme urgent. Rapporté par les journalistes de Fatshimetrie, le constat est alarmant : de plus en plus de zones urbaines sont envahies par des déchets, assombrissant le visage d’une ville qui était, pour beaucoup, le symbole de l’essor économique du pays.

Aux abords des avenues Chef Katanga et Ndjamena, ainsi qu’à l’intersection de l’avenue Sendwe, les poubelles débordent et les rues se transforment en véritables décharges à ciel ouvert. Cette situation, exacerbée par l’accumulation de nids-de-poule et de canalisations bouchées, donne un aperçu peu reluisant des enjeux d’assainissement auxquels la ville est confrontée. On peut s’interroger : que signifie vraiment le développement d’une ville si sa propreté et sa salubrité ne sont pas garanties ?

#### Une santé publique menacée

Le problème n’est pas seulement esthétique. Au cœur de cette dégradation se trouve une menace directe pour la santé publique, avec l’épidémie de choléra qui sévit dans la ville. Les eaux stagnantes, souvent mélangées à des ordures, créent un terreau fertile pour les maladies. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : selon des données récentes, le choléra a causé au moins plusieurs dizaines de décès dans la ville depuis le début de l’année. Pendant ce temps, les efforts pour contrer cette épidémie sont entravés par l’inefficacité des services d’assainissement.

En comparant les efforts de Lubumbashi avec d’autres grandes villes d’Afrique, telle que Nairobi, qui a mis en place des programmes d’assainissement plus volontaristes, il devient clair que des mesures concrètes et efficaces sont nécessaires pour inverser cette tendance. Nairobi, par exemple, a suprême priorité sur la gestion de ses déchets, grâce à des partenariats public-privé qui incluent des initiatives de sensibilisation communautaires. Lubumbashi, en revanche, semble encore en phase de lutte.

#### Le phénomène des vendeurs ambulants

Le retour des vendeurs ambulants dans le centre-ville ajoute une couche de complexité à cette crise. Bien qu’ils soient souvent présentés comme des agents de l’économie informelle générant des revenus pour de nombreuses familles, leur présence n’est pas sans conséquences sur la propreté et l’hygiène. Les mesures d’assainissement en vigueur sont souvent contournées, et les rues deviennent ainsi des lieux de commerce mais aussi de déversement d’ordures.

Le phénomène du commerce informel se révèle être un double tranchant. En période de crise économique, il représente une bouffée d’oxygène pour des milliers d’entrepreneurs, mais dans une ville déjà surchargée par les déchets, il pourrait bien devenir un facteur aggravant. La communauté affiche une impatience grandissante face à l’absence d’intervention significative des autorités municipales, qui peinent à canaliser ce secteur vers une approche plus organisée et respectueuse de l’hygiène.

#### L’inaction des autorités : entre promesses et réalités

Les initiatives municipales visant à assainir la ville semblent s’essouffler, ce qui suscite des inquiétudes au sein de la population. Des promesses régulières de nettoyage et de réorganisation des espaces urbains se heurtent à la réalité d’un manque de ressources et de coordination. Les habitants évoquent une frustration croissante face à ces annonces sans lendemain.

Pour aller plus loin, il est crucial de se pencher sur les politiques d’assainissement. Une refonte des priorités des autorités locales pourrait s’avérer nécessaire, en considérant des approches plus intégrées et durables, comme le développement de l’économie circulaire. Penser à l’assainissement comme à une question de ressources – comment recycler et réutiliser les déchets – pourrait transformer ce défi en opportunité.

#### Conclusion : Un appel à la responsabilité collective

Ce qui se passe à Lubumbashi n’est pas simplement le fait d’un manque d’initiatives gouvernementales ; c’est un appel à la responsabilité collective de tous les acteurs de la ville. La société civile, les entrepreneurs, et les citoyens doivent unir leurs forces pour adresser ce problème. Une ville n’est véritablement viable que lorsque sa propreté et sa santé sont garanties.

Il est impératif que Lubumbashi et ses habitants agissent maintenant. La crise actuelle peut être le catalyseur d’un changement, mais cela nécessite une solidarité, une action collective, et surtout, une volonté politique forte. Les ressentiments actuels ne doivent pas demeurer sans réponse ; ils devraient inspirer un élan vers une réforme durable qui puisse réellement transformer la ville.