Pourquoi la hausse de 26,1 % des recettes de l’État en RDC masque-t-elle des défis économiques persistants ?

### La RDC face à des Défis Économiques : Performances, Résilience et Perspectives d
### Les Défis Économiques de la République Démocratique du Congo : Une Résilience Fragile sous l’Ombre de l’Occupation

En février 2025, la République Démocratique du Congo (RDC) a enregistré des recettes de l’État atteignant 2.032,4 milliards de Francs congolais (CDF), soit environ 688 millions USD. Cet excédent de 26,1 % par rapport aux prévisions marque un exploit significatif, surtout dans un contexte socio-économique perturbé par l’insécurité persistante dans l’est du pays. Comment peut-on analyser cette performance étonnante tout en prenant en considération les circonstances tumultueuses qui l’entourent ?

Alors que certains secteurs, tels que la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), ont montré des signes de faiblesse avec une baisse de 22,3 % de leurs recettes, d’autres régies financières telles que la Direction Générale des Impôts (DGI) et la Direction Générale des Recettes Administratives (DGRAD) se sont plutôt démarquées, avec des augmentations respectives de 37,8 % et 11,3 %. Ceci soulève plusieurs questions : qu’est-ce qui explique ce paradoxe économique ? Quels mécanismes de mobilisation des ressources sont en jeu, et que révèlent-ils des capacités résilientes de l’État congolais ?

### Une Mobilisation des Ressources dans un Contexte d’Occupation

Pour comprendre la dynamique des recettes de l’État, il est crucial de considérer l’impact des conflits armés, notamment l’occupation de certaines provinces par l’armée rwandaise. L’Inspecteur Général des Finances, Jules Alingete Key, a soulevé le fait que la RDC perd 9% de ses recettes douanières et 3% de ses recettes fiscales dans les zones occupées. Ces chiffres, bien qu’impressionnants, ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Ils révèlent une réalité plus complexe : la guerre économique.

La guerre dans l’est de la RDC ne se limite pas à des pertes humaines ou à la déstabilisation sociale. Elle engendre également des pertes financières qui, à première vue, pourraient sembler sporadiques, mais qui en réalité creusent un fossé systémique dans la capacité de l’État à fonctionner efficacement. Le manque de ressources dans ces régions sous contrôle extérieur empêche l’État d’assurer des services essentiels, exacerbant ainsi l’instabilité et alimentant un cycle vicieux de violence et d’insécurité.

### Analyse Comparative : Une Réflexion sur les Revenus Fiscaux

Pour mettre cette performance en perspective, il serait intéressant de comparer la situation de la RDC avec d’autres pays africains confrontés à des défis similaires. Prenons l’exemple du Cameroun, également frappé par des conflits internes, qui a réussi à mobiliser des ressources fiscales par des réformes structurelles. Paradoxalement, la RDC, malgré ses richesses naturelles et la potentielle réforme de ses armées fiscales, semble assister à un échelon inverse. Au lieu de se concentrer sur des politiques fiscales de soutiens et de réformes, elle trouve ses ressources mises à l’épreuve par la guerre.

Un examen des recettes fiscales africaines révèle que les pays ayant investi dans la digitalisation et la transparence de leur gouvernance fiscale ont généralement vu une augmentation de leurs revenus. La RDC, quant à elle, fait face à un besoin urgent d’adopter des systèmes fiscaux plus transparents, pour non seulement lutter contre la corruption, mais aussi pour renforcer la confiance du citoyen dans l’État.

### Vers une Réforme Fiscal : Un Appel à l’Action

Alors que les chiffres de la performance fiscale semblent prometteurs, la RDC ne peut se permettre de voir ces gains comme des acquis permanents. L’instabilité continue d’entacher la capacité de l’État à mobiliser des ressources. Une ségrégation régionale engendrée par les conflits minimise les efforts fédéraux pour une collecte d’impôts efficace.

Il est impératif que le gouvernement congolais mette en œuvre une stratégie de diversification de ses recettes qui ne repose pas exclusivement sur les matières premières, souvent la proie des conflits. Cela pourrait inclure le développement d’un secteur privé dynamique ou encore l’augmentation des investissements dans l’infrastructure numérique afin de faciliter la collecte des impôts.

Enfin, une proposition contextuelle serait l’engagement de la communauté internationale à soutenir des initiatives de paix durables qui ne se concentrent pas seulement sur les aspects militaires, mais également sur la construction de systèmes économiques robustes et équitables.

### Conclusion : Une Résilience à Renforcer

Les performances fiscales de février 2025 doivent rassurer, mais elles doivent également servir de point de départ pour un profond questionnement. Sont-elles la manifestation d’une résilience face aux épreuves ou une simple flamme vacillante dans l’ombre d’une guerre ? La réponse réside dans la capacité de la RDC à transformer ces défis en opportunités, à construire non seulement un État capable de mobiliser des ressources, mais également un État juste et inclusif. Il est temps pour la RDC de redéfinir son avenir économique en se libérant des chaînes de l’occupation et en se tournant résolument vers la paix et la prospérité.