Comment les Congolais peuvent-ils reprendre le contrôle des négociations pour une paix durable face au M23 ?

**Vers une paix durable au Congo : la voix de la société civile s
**Vers une négociation inclusive au Congo : la voix de la société civile s’élève**

À la veille des pourparlers entre le gouvernement congolais et le mouvement armé AFC-M23, qui se tiendront à Luanda, en Angola, le coordonnateur national de la Nouvelle société civile du Congo, Jonas Tshiombela, exprime une position ferme mais réfléchie sur la nécessité d’une démarche authentiquement congolaise. Bien que ce type de dialogue soit souvent perçu comme une étape cruciale vers la paix, Tshiombela alerte sur le risque d’une étrangeté résidentielle dans les discussions qui devraient, selon lui, être entièrement congolaises.

**Une voix qui résonne avec l’histoire**

L’appel à ce que seuls les Congolais soient impliqués dans les négociations trouve son écho dans une histoire récente marquée par des interventions extérieures. Les conflits en République Démocratique du Congo (RDC) ne sont pas seulement internes ; ils sont souvent alimentés par des dynamiques régionales complexes, où des pays voisins ont été, par le passé, accusés d’interférer dans les affaires internes du Congo. Un parallèle peut être établi avec d’autres contextes africains, où des négociations de paix ont été troublées par des acteurs internationaux ou régionaux, ce qui a souvent mené à des accords peu viables.

Tshiombela préconise ainsi un retrait des entités étrangères des discussions, soulignant un besoin de souveraineté et de responsabilité. Ce principe pourrait également être mis en lumière dans d’autres conflits en Afrique, où la lutte pour l’autodétermination et le contrôle des ressources a été altérée par des influences extérieures.

**Analyse des enjeux congolais : l’absorption des rebelles**

En plus de sa position sur les négociations, Tshiombela a également évoqué les dangers de l’intégration des rebelles dans les forces armées congolaises. Un débat qui n’est pas nouveau. À titre d’exemple, l’intégration d’anciens rebelles dans des institutions militaires a été tentée dans d’autres nations africaines, comme le Liberia et la Sierra Leone, et ces efforts ont souvent été entachés de violence et de manque de légitimité. Les leçons tirées de ces expériences soulignent l’importance de reconstruire la confiance au sein de la société, avant de réinsérer des éléments qui ont œuvré contre la paix.

Actuellement, alors que la RDC fait face à une pression externe croissante, notamment en raison de la convoitise de ses immenses ressources naturelles, il est primordial que les décisions militaires et politiques reflètent la volonté populaire. La question sur l’avenir des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et leur capacité à représenter l’intégralité du peuple congolais est sur toutes les lèvres.

**Un appel à la mobilisation et à l’unité**

La déclaration de Tshiombela doit également être perçue comme un appel à la mobilisation des Congolais autour d’une vision collective. L’idée que le dialogue doit être conduit par des Congolais peut stimuler un sens de propriété et de responsabilité parmi les divers groupes ethniques et politiques. À l’échelle locale, il devient crucial d’encourager les espaces de dialogue communautaire qui sollicitent directement les voix marginalisées.

Statistiquement, la RDC traverse une crise de confiance démocratique, avec un taux de participation aux dernières élections en déclin. Dans ce contexte, la société civile joue un rôle fondamental dans la sensibilisation et l’implication des citoyens, permettant de rompre le cycle de la dépendance aux solutions externes. La réunion de Luanda pourrait ainsi servir de tremplin pour des initiatives de dialogue au sein de la communauté nationale qui dépasserait le cadre strictement politique.

**Conclusion**

L’appel de Jonas Tshiombela représente plus qu’un simple avertissement ; il est une invitation à réfléchir sur l’identité congolaise et à réinventer le parcours vers une paix durable. En redécouvrant le potentiel d’un dialogue interne aux Congolais, la RDC pourrait, à terme, se projeter vers un avenir où les conflits seraient gérés non seulement par des accords, mais aussi par une véritable réconciliation et unité nationale. Dans un monde où l’interconnexion et les influences extérieures sont de plus en plus présentes, bâtir sur ses propres fondations pourrait être la clé d’un réel progrès social et politique pour le Congo.