Comment le sit-in du Luxembourg met-il en lumière les crimes impunis contre les femmes en RDC ?

**La lutte pour les droits des femmes congolaises se fait entendre depuis le Luxembourg**

Le 8 mars 2025, à l
**La lutte pour la justice des femmes en République démocratique du Congo : Un écho au Luxembourg**

Le 8 mars 2025, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, un sit-in a mobilisé une cinquantaine de manifestants à la Place du Luxembourg, dans le Grand-Duché de Luxembourg. Cette action, menée par l’association des Congolais du Luxembourg, a soulevé une question cruciale : comment les droits des femmes congolaises peuvent-ils être universellement entendus dans un contexte où l’injustice perdure depuis plus de trois décennies en République démocratique du Congo (RDC) ?

Loin d’être un événement isolé, ce sit-in s’inscrit dans une dynamique globale de conscience sociale qui englobe non seulement la communauté congolaise, mais aussi d’autres solidarités internationales. Les participant(e)s, incluant des activistes belges, ont réaffirmé leur engagement envers les femmes congolaises ayant subi des violences systématiques durant des conflits armés marqués par l’impunité. En effet, selon des statistiques de l’ONU, près de 1,5 million de femmes congolaises auraient subi des violences sexuelles connues comme étant des « armes de guerre ». Le silence entourant ces atrocités est assourdissant.

Le discours de Mme Audrey Mundine, coordinatrice du Collectif des associations congolaises de Belgique, a particulièrement frappé. Elle a insisté sur l’importance de l’union et de la résilience collective dans la lutte pour la justice. Mais au-delà des mots, cette manifestation soulève une question essentielle : que peut faire la communauté internationale, et spécifiquement l’Europe, face à un État qui, non seulement tolère ces violences, mais semble parfois en tirer profit ?

Le Luxembourg a récemment été au centre d’une controverse politique en bloquant des sanctions européennes contre le Rwanda, soupçonné d’alimenter un groupe rebelle, le M23, connu pour ses atrocités en RDC. Me Sonny Kabeya, intervenant lors du sit-in, a mis en lumière un point crucial : le Luxembourg doit agir au-delà des considérations diplomatiques. En effet, arrêter le financement du Centre financier de Kigali serait un premier pas vers une réelle prise de conscience de sa part dans la responsabilité européenne face à ces crises.

Pour enrichir ce débat, il est impératif de comprendre le contexte global qui entoure les violences faites aux femmes en RDC. Au-delà des répercussions immédiates, ces violences s’inscrivent dans un cycle de violence systémique : elles affectent non seulement les victimes directes, mais également les familles, les communautés et les générations futures. Les conséquences se traduisent par des traumatismes psychologiques, des pertes économiques et un affaiblissement des structures familiales. En termes économiques, une étude de la Banque mondiale a révélé que les coûts des violences basées sur le genre représentent jusqu’à 3,7 % du PIB dans certains pays en situation de conflit, chiffre qui pourrait être encore davantage élevé pour la RDC, compte tenu de son histoire récente de guerre.

Le combat pour les droits des femmes congolaises ne doit pas se limiter à des actions de soutien ponctuelles. Il doit s’inscrire dans une stratégie de long terme qui vise à restaurer l’état de droit au sein de la RDC, à promouvoir des programmes d’éducation sur les droits de l’homme et à favoriser une véritable réforme économique qui contribue à la dignité des femmes, souvent laissées pour compte. Cela implique également une mobilisation des médias pour donner voix à ces femmes et à leur lutte, un point crucial que souligne la déclaration de Dorley Matumona lors de cet événement.

Ces efforts ne devraient pas se limiter à des sphères privées ou locales. Le Luxembourg, qui a pris une position problématique dans le dossier congolais, pourrait s’engager activement sur la scène internationale pour initier un dialogue autour de la justice transnationale. Cela pourrait impliquer la création d’une commission internationale d’enquête sur les crimes dans l’est de la RDC ou le soutien aux initiatives de justice locale qui donnent aux victimes l’opportunité de se faire entendre.

À l’heure où la communauté internationale redécouvre l’importance des droits humains à travers différents mouvements sociaux, la question de la justice pour les femmes congolaises ne peut rester en retrait. Ce sit-in, bien que modeste, revêt une signification symbolique forte : il nous rappelle que la lutte pour la dignité et les droits des femmes est un combat universel, résonnant dans chaque coin du monde, et qu’il est impératif d’y participer activement.

En somme, ce rassemblement à Luxembourg n’est pas qu’une manifestation pour des droits spécifiques, c’est un appel à la conscience collective, une invitation à la solidarité mondiale et un rappel que chaque voix compte dans la quête de la justice. Les jours, les mois, et même les années à venir seront décisifs. Reste à savoir si nous, en tant que communauté internationale, serons à la hauteur de cet appel tragique à l’action.