Comment le Mouvement social Lumbiste revendique-t-il les droits des femmes congolaises en cette Journée internationale des droits de la femme ?

**Journée internationale des droits de la femme : Une lumière sur l’ombre du conflit au Congo**

En ce samedi 8 mars 2025, la célébration de la Journée internationale des droits de la femme s’est étendue au-delà des simples festivités, s’invitant à des réflexions profondes sur les injustices persistantes rencontrées par les femmes dans le monde entier. Cette année, le thème choisi, « Droits, autonomisation et chances pour toutes les femmes et les filles déplacées », résonne d’une manière douloureuse au cœur de la République Démocratique du Congo (RDC), où les échos de la guerre et des violences n’ont cessé d’affecter les plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles.

Dans ce contexte, le Mouvement social Lumbiste (MSL), sous la direction de sa présidente Chantal Ngoyi Tshite Wetshi, a choisi de faire de ce jour un moment de solidarité et de prise de conscience. En tournant son regard vers l’est de la RDC, particulièrement dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où les femmes subissent des violences inouïes en raison d’un contexte de guerre exacerbée par des acteurs internes et externes, le MSL refuse de se plier à la normalité des célébrations.

Cette journée, teintée de mélancolie, vise à illuminer la détresse des femmes touchées par le conflit, en rappelant une réalité souvent négligée : en RDC, la guerre n’est pas seulement une question de territoires, mais aussi, et surtout, de vies humaines. Selon des rapports récents d’organisations internationales, plus de 1,5 million de femmes et de filles ont été déplacées à cause des violences et des conflits armés depuis le début des affrontements au sein de la région. Les statistiques montrent également que les violences sexuelles sont utilisées comme arme de guerre, rendant la femme congolaise à la fois un symbole de résilience et de victime sacrifiée sur l’autel des rivalités politiques et économiques.

Le MSL a accentué son appel lors d’une récente collecte d’adhésions au mouvement, promettant de jouer un rôle proactif dans la mobilisation de la population congolaise pour soutenir l’Armée nationale, les FARDC. Cette initiative interpelle non seulement sur la réalité sécuritaire, mais attire aussi l’attention sur la responsabilité collective envers la défense des valeurs féminines et humanitaires. Dans un pays où l’engagement des jeunes pour la défense de la patrie se résume souvent aux discours politiques, le MSL se positionne comme un acteur incontournable plaidant pour l’émancipation et la protection des femmes.

Le thème de cette année résonne avec d’autres initiatives récentes à l’échelle internationale, telles que le discours prononcé lors de la 69ème session de la Commission sur le Statut de la Femme (CSW), où la RDC a été appelée à faire entendre sa voix. Ce plaidoyer a pour but de sensibiliser la communauté internationale sur les enjeux auxquels sont confrontées les femmes congolaises, notamment l’expansion rwandaise et les violences endurées au quotidien. Dans une dynamique d’échange, cela pourrait s’avérer être une plateforme stratégique pour dénoncer les injustices tout en cherchant des solutions concertées.

Au-delà du simple plaidoyer, il est crucial de mettre en lumière les aménagements politiques et socio-économiques qui conditionnent les vies des femmes en RDC. Un rapport de l’Institut national de la statistique a montré que près de 65 % des femmes en RDC vivent en dessous du seuil de pauvreté, une situation aggravée par le manque d’accès à l’éducation et aux soins de santé. Il est impératif que des solutions innovantes, telles que l’élaboration de politiques axées sur l’autonomisation économique et la garantie de l’accès à l’éducation pour les filles soient mises en priorité.

Loin des clichés de victimisation, la voix de la femme congolaise doit être entendue. L’article 14 de la constitution congolaise garantit pourtant le droit à l’égalité, alors pourquoi reste-t-il un fossé si profond entre le texte et la réalité sur le terrain? Le MSL, par son engagement, soulève une question essentielle sur la responsabilité des gouvernants et de la société civile dans la lutte pour la dignité des femmes, qui doivent être considérées non seulement comme des victimes, mais aussi comme des actrices du changement.

Ainsi, alors que la RDC célèbre la Journée internationale des droits de la femme sous le thème « La Congolaise au centre de toutes les ambitions », la base même de cette ambition doit être retravaillée. Il est indispensable d’inclure les voix de ces femmes, de leur permettre de raconter leur histoire, et de créer des espaces où leur vécu devient une force collective pour combattre l’oppression et construire un avenir meilleur. En somme, l’heure est à la réflexion, à la mobilisation, mais surtout, à l’action transformative – car il en va de l’honneur du Congo, mais aussi de l’humanité tout entière.