## La quête de renouveau au sein de la République Démocratique du Congo : Entre intégrité et pragmatisme face à l’agression rwandaise
À l’heure où la République Démocratique du Congo (RDC) traverse une période tumultueuse marquée par des incertitudes politiques et des menaces extérieures persistantes, Dieudonné Nkishi, président du parti Congo Positif, a récemment lancé un appel poignant en faveur d’un gouvernement d’union nationale, débarrassé des contraintes partisanes qui ont souvent entravé la prise de décisions efficaces. Cette déclaration, marquée par un constat alarmant sur la situation socio-politique et sécuritaire du pays, soulève des questions essentielles sur l’avenir de la RDC face aux défis complexes auxquels elle est confrontée.
### Une Patience Érodée par des Décennies de Conflit
Depuis plus de trois décennies, la RDC est en proie à des conflits armés, exacerbés par des tensions géopolitiques et des incursions militaires provenant de ses voisins, notamment le Rwanda. L’occupation de Goma, un chef-lieu stratégique, survenue le 28 janvier 2025, a ravivé les craintes d’une perte encore plus significative de territoire et de souveraineté. Comme le souligne Nkishi, il est impératif d’élever le débat politique au-delà des considérations partisanes pour rassembler des compétences pragmatiques, issues de divers segments de la société, capables de faire face à cette agression transnationale.
### Un Appel à la Mobilisation des Énergies Congolaises
L’idée d’intégrer des experts, des chercheurs et des acteurs de la société civile au sein du futur gouvernement suggère une volonté de tirer profit de toutes les compétences disponibles pour redresser la situation du pays. Nkishi insiste sur l’importance d’une « guerre d’intelligence », mettant ainsi l’accent sur la nécessité d’adopter des stratégies innovantes et adaptées aux réalités du terrain, plutôt que de se cantonner uniquement à la force militaire brute.
Il est crucial de comprendre que, pour réellement mobiliser les énergies, il faut reconnaître la légitimité de ces appel à d’autres compétences. En comparant avec d’autres pays ayant affronté des défis similaires, comme le Rwanda post-génocide, où un accent fort a été mis sur le développement de l’intelligence économique et sociale, la RDC pourrait bénéficier d’une refonte de ses structures étatiques. L’intégration d’expertises variées pourrait générer une dynamique nécessaire pour construire des solutions durables face aux tensions.
### Réformer le Paysage Politique : Une Nécessité Urgente
Un autre point central de son discours réside dans la critique acerbe des partis politiques, souvent perçus comme de simples « entreprises politiques ». Cette métaphore souligne un phénomène aggravé par une absence de véritable démocratie interne : les partis fonctionnent principalement comme des structures de financement et d’intérêts personnels au lieu d’être des plateformes dédiées à l’intérêt général. En citant des statistiques récentes de l’Observatoire de la Démocratie en Afrique, seulement 12 % des Congolais affirment avoir confiance dans leurs partis politiques. Cette situation appelle à une réforme urgente, alors que la loi sur les partis politiques de 2004 est jugée obsolète et inadaptée aux défis contemporains.
Comme le rappelle Nkishi, l’intégrité, l’honnêteté et la responsabilité doivent être les critères de sélection des dirigeants, et cette quête d’intégrité doit transcender les clivages politiques existants. Ce modèle de gouvernance pourrait bien être inspiré par des pratiques de gouvernance en Nouvelle-Zélande après la crise de 2008, où un gouvernement d’union a été formé avec des experts issus de divers horizons pour faire face à des défis économiques pressants.
### Vers une Nouvelle Cartographie de la Sécurité et de l’État
La sécurité est au cœur des préoccupations exprimées par Nkishi. La crise actuelle appelle à une réorganisation complète de l’armée congolaise, à une envisager une veille stratégique en matière de renseignement et d’intelligence. Ce n’est pas une simple question de défense militaire, mais une exigence de refonte de l’État, comme l’indique le besoin d’un cadre interinstitutionnel et multidimensionnel. L’invitation à créer un groupe de travail dédié sur la guerre pourrait permettre de rassembler les différentes compétences et expertises pour analyser la situation avec une approche systémique.
Au-delà des mesures réactives, la prévention doit également faire partie du discours. L’histoire a montré que la résilience des États face aux menaces extérieures repose souvent sur leur capacité à anticiper et à s’adapter. Une réévaluation des alliances stratégiques est nécessaire, permettant à la RDC de renforcer ses liens avec d’autres nations africaines qui partagent son souci d’intégrité territoriale.
### Conclusion : Un Appel à Une Réflexion Collective
Le message de Dieudonné Nkishi résonne comme un appel urgent à une transformation profonde et à des choix courageux. L’engagement à rompre avec le statu quo politique et à forger une dynamique de gouvernance inclusive est un impératif pour la RDC en ces temps difficiles. En impliquant les meilleures compétences et en favorisant un mouvement collectif pour le bien commun, la RDC pourrait trouver la force d’avancer sur la voie de la paix et du développement.
Le défi reste immense, mais l’initiative de Nkishi pourrait bien être le premier pas vers la construction d’un nouveau paradigme pour un Congo maîtrisant son destin, avec la dignité, la fierté et la résilience qui lui sont dues. Ce faisant, le pays pourrait démontrer au monde qu’un changement authentique, façonné par l’intégrité et l’expertise, est non seulement souhaitable, mais aussi réalisable. Il s’agit là d’un temps de renaissance, où chaque Congolais se retrouve en tant qu’architecte de son propre avenir.