Pourquoi le retour des grands clubs au football congolais est-il essentiel pour revitaliser la passion des supporters ?

**Le Football Congolais en Quête de Renaissance : Un Plaidoyer pour le Retour des Grands Clubs**

Dans un cri du cœur résonnant, Désiré Bonina, réélu président de la Ligue de football de Kinshasa, appelle à la revitalisation du football provincial en République Démocratique du Congo. Face à un déclin alarmant de l
**Le Football Congolais en Quête de Renaissance : Un Plaidoyer pour le Retour des Grands Clubs**

Dimanche 2 mars, au cœur d’un rassemblement marqué par la passion et l’engagement, Désiré Bonina, fraîchement réélu à la présidence de la Ligue de football de Kinshasa (LIFKIN), a lancé un cri du cœur pour la revitalisation du football local en République Démocratique du Congo (RDC). Avec acuité, il a souligné une réalité brûlante : le football provincial, une passion pourtant ancrée dans la culture congolaise, semble être en déclin. Ce graphique qui appuie ses préoccupations indique une baisse préoccupante du nombre de spectateurs lors des matchs et une décroissance des investissements dans les infrastructures sportives.

Le diagnostic de Bonina est percutant : « N’ayons pas honte de le dire, le football est mort au niveau des provinces ». Sa déclaration se base sur un constat objectif. Le football, bien plus qu’un simple divertissement, est un vecteur d’identité et de cohésion sociale en RDC. Cependant, la délocalisation des clubs phares comme le TP Mazembe ou le FC Lupopo vers des compétitions nationales a eu des conséquences dévastatrices sur l’engouement populaire.

Loin de se limiter à une simple analyse des performances, le président de la LIFKIN aborde une problématique plus large : celle du système de compétition en vigueur. Le format actuel des championnats, qui engendre un nombre restreint de matchs pour les clubs historiques, ne parvient pas à entretenir l’excitation des derbies traditionnels. Prenons l’exemple du derby entre V. Club et DCMP, un affrontement qui a ravivé les passions et les rivalités, donnant lieu à des spectacles mémorables par le passé. La raréfaction de ces rencontres affaiblit le lien entre les équipes et leurs supporters, éléments essentiels pour la santé du football local.

Un regard sur les chiffres apporte une perspective éclairante. L’Union Africaine de Football (CAF) recense actuellement plus de 55 clubs africains qui ont fait l’objet d’une renégociation de leur participation aux compétitions continentales pour mieux s’aligner sur les formats internationaux. Cette tendance pourrait poser des questions sur la gouvernance et l’organisation des compétitions en RDC. Si les clubs nationaux ne sont pas encouragés à se mesurer dans un cadre compétitif adéquat, leur développement au niveau continental sera inexorablement compromis.

Désiré Bonina suggère une approche proactive : mobiliser les ligues provinciales afin de faire pression sur la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA). Cette stratégie repose sur un consensus essentiel entre les différentes parties prenantes du football congolais. La coopération entre les diverses ligues pourrait également servir de tremplin pour enrichir le système de gestion des compétitions.

Une initiative comparable, menée par la Tunisie, pourrait servir d’exemple. Le retour d’anciennes gloires du football tunisien, comme l’Étoile du Sahel, dans des ligues nationales redynamisées, a témoigné de la nécessité de renforcer les liens entre les clubs et leurs territoires. En impulsant la qualité et la quantité de matchs, la Tunisie a su insuffler une nouvelle vie à son football.

Pour conclure, la proposition de Bonina pour un retour des grands clubs dans leurs ligues respectives ne doit pas être perçue seulement comme un souhait, mais comme une nécessité absolue pour la province. Un retour à des compétitions régionales emblématiques pourrait non seulement galvaniser les spectateurs, mais également stimuler l’économie locale à travers l’augmentation des ventes de billets, de produits dérivés et de droits de télévision. Ainsi, engager ce changement pourrait signifier non seulement le rétablissement d’une culture footballistique vibrante, mais aussi un pas essentiel pour placer le football congolais sur la carte du continent africain.

Pour le futur du football en RDC, le regard se tourne désormais vers la FECOFA et ses décisions. La balle est dans le camp des décideurs. Il est impératif qu’une action concertée soit mise en place pour que la passion des Congolais pour le football trouve à nouveau écho dans les stades, transcendant les générations et redonnant vie à ce sport qui fait vibrer le cœur de millions de supporters à travers le pays.