Quelle stratégie pour mobiliser les jeunes de RDC contre la corruption et promouvoir le patriotisme ?

**Vers une Génération Anticorruption : La Campagne de Sensibilisation en République Démocratique du Congo**

À l’approche du 3 mars 2025, une date marquée pour le lancement d’une ambitieuse campagne de sensibilisation contre la corruption en République Démocratique du Congo (RDC), le pays s’apprête à inscrire une nouvelle page dans son histoire politique. Dans un contexte où la corruption est souvent perçue comme un frein majeur au développement du pays, l’initiative, portée par l’Inspection Générale des Finances (IGF), pourrait bien être considérée comme un tournant décisif pour le futur de cette nation.

**Corruption : Un Fléau Ancré dans le Tissu Social**

La corruptibilité des institutions et des individus a fait des ravages en RDC, impressionnant même les observateurs les plus aguerris. D’après le rapport 2023 de Transparency International, la RDC se classe parmi les pays les plus corrompus au monde, avec un score de 19 sur 100 dans l’Indice de Perception de la Corruption (IPC). Ce chiffre alarmant témoigne non seulement d’un système qui peine à faire respecter les normes d’éthique, mais également d’une population désabusée face à la trivialité des abus de pouvoir.

Avec plus de 60% de la population âgée de moins de 25 ans, la jeunesse représente une cible clé dans la lutte contre ce phénomène. Si la corruption continue de gangrener la société congolaise, l’avenir des jeunes sera compromis, et avec lui, le potentiel d’une nation riche en ressources naturelles.

**Une Stratégie de Sensibilisation Axée sur la Jeunesse**

La rencontre du 25 février 2025 entre Jules Alingete Key, chef de l’IGF et Marie-Thérèse Sombo, ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, a établi le cadre d’une campagne qui ne se limite pas à un simple discours. Les rencontres avec d’autres ministères, dont celui de la Jeunesse et de l’Éveil patriotique, signalent une approche multisectorielle, vitale pour assurer l’ampleur et la durabilité des messages véhiculés. Le projet s’illustre par des conférences et des forums dans les établissements scolaires et universitaires, permettant de transformer les jeunes en acteurs de changement et non seulement en spectateurs passifs.

Le projet, qui promet d’impliquer plus de 2 000 jeunes, garantit que les valeurs d’intégrité et de responsabilité civique seront inculquées aux participants. Mais plus important encore, il repose sur l’idée que ces jeunes deviendront des ambassadeurs dans leurs communautés, capables de relayer les messages de lutte contre la corruption.

**Le Patriotisme au Cœur de la Mobilisation**

Tandis que la corruption est souvent perçue comme un phénomène extrinsèque à la société, le patriotisme est ici dépouillé de sa rhétorique souvent désincarnée. Jules Alingete Key place le patriotisme au centre des problématiques de gouvernance, comme le souligne son affirmation : « La jeunesse est l’avenir du pays. » Au-delà d’une simple déclaration d’intention, il s’agit d’un appel à la mobilisation collective. Ce patriotisme, présenté comme une valeur intrinsèque et non comme un slogan creux, pourrait servir de moteur au changement souhaité.

**Des Antécédents Varieés : L’Avenir Réside dans l’Engagement Citoyen**

Le défi que représente l’éradication de la corruption n’est pas unique à la RDC. D’autres nations ont connu des succès tangibles grâce à des programmes de sensibilisation et d’éducation dans ce domaine. Par exemple, le Rwanda, qui a également fait face à des défis similaires, a élaboré un programme national de lutte contre la corruption, associé à une forte mobilisation citoyenne. Les résultats tangibles se sont traduits par une amélioration des perceptions de la gouvernance et un renforcement de la confiance dans les institutions publiques.

**Vers une Culture de Responsabilité Civique**

Cette initiative en RDC doit s’accompagner d’outils transparents et d’un suivi rigoureux pour s’assurer que les promesses de la campagne se traduisent en résultats concrets. Selon les statistiques de la Banque mondiale, les pays qui investissent dans l’éducation civique et la formation des jeunes voient une réduction significative des actes de corruption.

La RDC espère ainsi procéder à une transformation non seulement des mentalités, mais également des structures. Dans cette optique, fournir aux jeunes une éducation solide sur les droits et responsabilités civiques est une nécessité pressante. Cela pourrait inclure la formation sur l’utilisation des plateformes numériques pour signaler des comportements corrompus ou encore l’engagement dans des projets communautaires.

**Conclusion : Une Lueur d’Espoir au Cœur des Ténèbres**

La campagne de sensibilisation contre la corruption et pour le patriotisme, qui débutera le 3 mars 2025, pourrait marquer le début d’un nouvel chapitre pour la RDC. Si elle parvient à transformer les jeunes en véritables agents de changement, cet effort colle à la réalité du pays tout en préfigurant un avenir radieux.

Mais à l’instar d’autres initiatives, son succès dépendra avant tout de la capacité des autorités à créer un environnement favorable à l’expression et à l’implication des jeunes. À travers cette démarche, la RDC pourrait non seulement ambitionner de faire reculer la corruption, mais aussi de susciter une fierté nationale authentique, capable de propulser le pays vers un avenir où les valeurs d’intégrité et de responsabilité seront au cœur du vivre-ensemble.

Fatshimetrie.org continue de suivre ces évolutions avec attention, car le changement de la mentalité face à la corruption pourrait très bien faire la différence entre un passé entaché par les abus et un avenir éclairé par l’engagement civique.