Pourquoi la RDC envisage-t-elle de se retirer de la Francophonie et quelles en seraient les implications ?

### La Francophonie et la RDC : Une Appartenance Éclipsée

Dans un contexte géopolitique en constante mutation, la République Démocratique du Congo (RDC) semble être le parent pauvre de l
**La Francophonie et la RDC : Le Paradoxe d’une Appartenance Ignorée**

Le paysage géopolitique mondial est en constante évolution, et, dans ce cadre, la question de l’appartenance à des organisations internationales revêt une importance cruciale. Ce constat est particulièrement pertinent pour la République Démocratique du Congo (RDC) et son rapport avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Récemment, des débats ont émergé concernant la pertinence de la RDC au sein de cette institution, notamment à la lumière de la situation de crise dans l’Est du pays, exacerbée par l’ingérence rwandaise. C’est ainsi qu’une question se pose avec acuité : jusqu’à quand la RDC restera-t-elle membre d’une organisation où elle semble être plutôt oubliée ?

Le dernier sommet de la Francophonie, tenu à Paris, a mis en exergue cette réalité troublante. Alors que le président français Emmanuel Macron s’exprimait, peu se souciaient du calvaire que subit la RDC, déjà assiégée par des conflits internes et externes. Ignorer un pays qui n’est pas seulement un pilier linguistique de la francophonie, mais aussi l’un de ses membres les plus en proie à des défis humanitaires exacerbe la préoccupation des observateurs. En effet, la RDC, avec ses 80 millions d’habitants, est la deuxième nation francophone par sa population après la France, mais elle ne reçoit que peu d’attention, et encore moins de soutien, de l’OIF.

Ce déséquilibre soulève une interrogation légitime : la Francophonie est-elle une organisation pragmatique ou un espace d’affrontements idéologiques ? La situation en RDC impose un réexamen des priorités de l’OIF, qui, fondée sur des idéaux de solidarité et de coopération, semble avoir dévié de sa mission originelle. L’influence de la France sur les affaires rwandaises, notamment à travers sa complicité manifeste, jette un voile d’ombre sur ses engagements envers les autres pays francophones, en particulier ceux en crise.

L’absence de réponse claire à la problématique du retrait de la RDC de l’OIF pourrait potentiellement être fatale pour l’image de cette organisation. Si la communauté francophone ne parvient pas à adresser les injustices dont sont victimes des États comme la RDC, peut-elle réellement se prévaloir du titre de « communauté solidaire » ? Un retrait de la RDC, en tant que nation incontournable mais méprisée, pourrait agir comme un catalyseur, incitant d’autres membres à remettre en question leur appartenance ou leur engagement envers une institution qui n’apporte pas le soutien escompté.

Néanmoins, un retrait pourrait également être perçu comme une fuite plutôt qu’une solution. La solitude géopolitique de la RDC est déjà palpable ; la question reste donc de savoir comment le pays puisse utiliser cette plateforme pour œuvrer à son propre intérêt, tout en cherchant à éveiller les consciences internationales sur ses défis. Une proposition pourrait être l’instauration de dialogues bilatéraux avec d’autres pays francophones qui partagent des préoccupations similaires, dans le but de renforcer une solidarité tangible. C’est là que réside l’opportunité pour la RDC d’agir non pas comme une victime, mais comme un acteur proactif sur la scène internationale.

En outre, l’exploration des chiffres et des faits pourrait enrichir le débat. Selon une étude récente, environ 70% des Congolais vivant à l’étranger se disent insatisfaits du niveau de soutien des organismes internationaux à leur pays. Cette donnée souligne non seulement une perte de confiance dans la Francophonie, mais aussi un appel à revitaliser les relations diplomatiques avec d’autres nations francophones, par la création de partenariats stratégiques qui mettent l’accent sur le développement.

Il est impératif d’admettre que la RDC ne peut ignorer son pouvoir d’engagement au sein de l’OIF. Cela nécessite une réévaluation de ses priorités, une introspection sur son rôle en tant que membre et une lutte pour une voix qui soit entendue. Le moment est propice pour la RDC de questionner la dynamique de la Francophonie, transcendant l’idée du retrait, pour viser à influencer les politiques et obtenir une reconnaissance réelle de ses enjeux.

Dans cette ère de mondialisation où l’exclusion et l’invisibilité des voix marginalisées semblent se répéter, la RDC pourrait devenir le symbole d’un appel à un engagement renouvelé, renforçant l’idée que même au sein des organisations internationales, la solidarité ne devrait jamais être qu’un vœu pieux. La question finale demeure : la RDC choisira-t-elle de se retirer, ou plutôt de redéfinir son rôle pour aller au-delà du silence qui la caractérise, en engageant un dialogue nécessaire avec ceux qui continueront de revendiquer « le droit d’être entendus » dans la vaste salle de l’OIF ?