Comment l’endoctrinement des policiers par le M23 menace-t-il l’identité nationale en RDC ?

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**La lutte pour l’identité nationale : Un drame d’endoctrinement et son impact social**

Le 24 février, Jacquemin Shabani, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur de la République Démocratique du Congo (RDC), a jeté un cri d’alarme face à une situation troublante au Sud-Kivu. Les rebelles du M23, en maintenant des opérations sur le terrain, ont enlevé une centaine de policiers de la Police nationale congolaise (PNC), les transportant vers Goma pour suivre une prétendue « formation idéologique ». Cette situation souligne un phénomène plus large et préoccupant : la lutte pour l’identité nationale dans un environnement où la stabilité politique est fragile et où le contrôle idéologique s’estompe.

### L’endoctrinement : un mal bien plus ancien

L’endoctrinement des policiers congolais, une pratique qui remonte à des conflits plus anciens, rappelle l’importance de la formation et de l’endoctrinement idéologique dans le cadre de la guerre moderne. Le M23, un groupe qui a émergé en réponse à une variété de facteurs, dont la marginalisation politique et économique, use désormais d’une stratégie visant à transformer des soldats de l’État en partisans de leur cause. Cela met en exergue une tendance alarmante : la transformation des policiers ne relevant plus seulement d’une formation pratique, mais d’une reprogrammation idéologique.

Dans ce contexte, il est intéressant de comparer cette pratique avec d’autres situations internationales où des groupes armés ont tenté de manipuler des agents de sécurité. Un exemple frappant est celui du Hezbollah au Liban, qui a souvent incorporé des éléments de forces de sécurité alliés à sa vision politique, montrant ainsi que cet endoctrinement sert non seulement à renforcer le contrôle sur les forces, mais agit aussi comme un puissant outil de propagande.

### Les conséquences sociales et la perception des citoyens

Au-delà de la question militaire, l’intervention du M23 soulève des implications profondes pour la société congolaise. En effet, la relocalisation de ces policiers à Goma inquiète bon nombre des habitants de Bukavu, qui se demandent comment assurer leur sécurité sans ces agents. Cette situation alimente un sentiment d’insécurité qui peut mener à des tensions sociales et à une désintégration de la confiance entre les acteurs locaux et les institutions étatiques.

En analysant le contexte socio-économique, la nécessité d’une police efficace et éduquée est d’autant plus cruciale. Selon des données récentes, près de 68 % des Congolais affirment ne pas se sentir en sécurité dans leur environnement quotidien, une statistique qui met en évidence l’importance des forces de l’ordre pour maintenir la paix et l’ordre social. Ce phénomène d’insécurité peut entraîner un cercle vicieux où l’augmentation des recrutements au sein des groupes rebelles pourrait séduire des jeunes en quête d’une réelle protection, exacerbant encore plus la fragmentation de l’identité nationale.

### L’espoir d’une résistance nationale

Dans son intervention, Jacquemin Shabani exprime un espoir fondé sur les pressions internationales, notamment sur le Rwanda, considéré comme un acteur favorisant les rebelles du M23. Cet appel à la communauté internationale souligne l’importance d’une solution collective. Les interactions diplomatiques doivent se concentrer sur la réintégration des policiers appartenant à la PNC, tout en favorisant un processus de réconciliation nationale. Ce processus pourrait s’inspirer de modèles réussis dans d’autres pays, où des stratégies de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) ont été mises en place suite à des conflits prolongés.

### Conclusion : une quête pour une identité unifiée

Cette crise met en lumière les dangers de l’endoctrinement idéologique, mais également la lutte plus large pour la préservation de l’identité nationale congolaise. Il est impératif de ne pas uniquement concentrer l’attention sur les événements d’endoctrinement, mais de réfléchir à des stratégies à long terme qui favoriseront une véritable cohésion sociale. Cela passe par un soutien au développement, une éducation de qualité, et des initiatives qui promeuvent la tolérance et la diversité.

Face à ces défis complexes, l’avenir de la RDC dépendra de sa capacité à fortifier ses institutions, à protéger ses citoyens et à restaurer la confiance entre l’État et la société. Le récit des policiers endoctrinés par le M23 n’est pas qu’une simple tragédie individuelle, mais une question de survie pour une nation en quête de son identité dans un monde souvent déstabilisé.