Comment les habitants de Goma peuvent-ils réagir face à l’insécurité croissante après l’assassinat de Raoul Yangika Songa ?

**Goma : un cri de résilience face à l
**Goma : entre insécurité et appel à la résilience citoyenne**

La nuit du 21 au 22 février dernier, la ville de Goma, au Nord-Kivu, a de nouveau été le théâtre de violences inquiétantes, révélant l’instabilité persistante qui touche cette région d’Afrique centrale. L’assassinat de Raoul Yangika Songa, un jeune avocat de 26 ans, a choqué la communauté locale, tandis qu’un cambriolage violent a suivi peu après, témoignant d’une escalade des actes criminels. Ces tragédies soulèvent non seulement des questions sur la sécurité physique des habitants, mais aussi sur la capacité de la société civile à s’organiser face à ces défis.

Pour bien comprendre ce contexte, il est essentiel de replacer ces événements dans un cadre plus large. La République démocratique du Congo (RDC) fait face à des défis historiques liés à l’insécurité, exacerbés par des conflits armés, des rivalités ethniques et des crises économiques. Les statistiques révèlent que les actes de violence dans cette province, notamment à Goma, connaissent une augmentation alarmante. Selon les rapports de la MONUSCO, le nombre de vols, cambriolages et homicides a quasiment triplé ces dernières années, et ces chiffres ne cessent de croître. Ce phénomène n’est pas seulement le fait d’une criminalité grandissante ; il est aussi le reflet d’un malaise social profond.

L’assassinat de l’avocat Yangika s’inscrit dans un phénomène où les figures éminentes de la société, en particulier les jeunes professionnels et les activistes, deviennent des cibles privilégiées. Les avocats, en tant qu’acteurs clés de la justice et de la défense des droits humains, sont souvent perçus comme des menaces par ceux qui cherchent à perpétuer l’impunité.

Pourtant, au-delà de la peur et de l’indignation, cette situation peut également être perçue comme un appel à l’action. Les habitants de Goma se trouvent à un carrefour, au bord d’un précipice où la résilience et l’organisation citoyenne pourraient jouer un rôle déterminant. Les initiatives communautaires, qui prônent la collaboration entre les citoyens et les forces de l’ordre, ont déjà fait leurs preuves dans d’autres régions du monde confrontées à des problèmes d’insécurité.

Un exemple très parlant est celui des Comités de Vigilance en Tunisie, qui ont vu le jour après la révolution de 2011. Ces comités, composés de citoyens, ont été essentiels pour surveiller et tenir responsable les efforts de sécurité, tandis que les forces de l’ordre étaient souvent perçues comme insuffisantes ou corrompues. Une approche similaire pourrait être envisagée à Goma, où les citoyens peuvent se mobiliser, s’organiser et collaborer avec les autorités locales pour rétablir un climat de confiance et de sécurité.

D’autre part, la question de la MONUSCO, la mission onusienne en place, se pose avec acuité. Les appels des citoyens à une intensification des patrouilles montrent qu’une demande pour une plus grande protection est désormais cruciale. Cependant, cela soulève également des interrogations sur l’efficacité de l’action internationale face à la réalité sur le terrain. Serait-il possible que l’ONU mette en œuvre des stratégies de désengagement créatif, permettant à la population locale de devenir plus autonome dans la gestion de sa sécurité tout en veillant à ce que les ressources soient utilisées de manière optimale et ciblée ?

Un élément central à considérer dans cette dynamique est l’éducation. Instaurer des programmes de sensibilisation au sein des écoles et des universités sur les droits civiques, le rôle de la démocratie, et l’engagement communautaire peut sensibiliser la jeunesse à sa responsabilité dans la construction d’un avenir sûr et stable. Les jeunes d’aujourd’hui sont les leaders de demain, et leur implication active est essentielle pour renverser la tendance de l’insécurité.

Enfin, la situation tragique à Goma devrait également attirer l’attention des investisseurs internationaux, qui pourraient voir dans ces défis une opportunité d’engagement constructif. Des initiatives économiques axées sur l’amélioration de la sécurité, la création d’emplois et le renforcement de l’infrastructure locale pourraient non seulement encourager la prospérité, mais aussi contribuer à apaiser les tensions sociales.

En conclusion, bien que la situation de Goma soit préoccupante et que l’insécurité croissante mette à mal son tissu social, elle offre également un terrain fertile pour la mobilisation citoyenne. L’avenir de Goma ne dépend pas uniquement des interventions extérieures, mais de la capacité des habitants à s’unir et à agir en faveur de leur sécurité. C’est un appel à l’humanité, à la résilience et à la solidarité qui doit résonner dans chaque quartier, chaque famille, et chaque âme de cette belle et tumultueuse ville.