Quelle est l’ampleur de l’impact de la taxe Zucman sur les inégalités fiscales en France ?

**Vers une justice fiscale en France : l’adoption d’un impôt plancher sur les ultra-riches**

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**Vers une nouvelle ère fiscale en France : l’impôt plancher sur les ultra-riches**

La récente adoption par l’Assemblée nationale d’une proposition de loi visant à instaurer un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des ultra-riches en France est un événement marquant, non seulement pour la scène politique nationale, mais également pour le débat sur l’équité fiscale à l’échelle internationale. Inspirée par les travaux de l’économiste Gabriel Zucman, cette initiative soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la solidarité fiscale dans un monde où les inégalités continuent de se creuser.

### Une initiative audacieuse en réponse à des inégalités croissantes

La décision des députés écologistes s’inscrit dans un contexte où les disparités de richesse atteignent un niveau sans précédent. Selon un rapport de l’organisation Oxfam, les 1 % les plus riches ont été responsables de 50 % de la hausse des richesses mondiales depuis 1990. Cette initiative d’instaurer un impôt plancher pourrait constituer une première étape pour s’attaquer à des inégalités qui persistent malgré un système fiscal complexe et mal adapté.

En France, l’idée qu’un médecin ou un boulanger puisse, en proportion, payer plus d’impôts qu’un milliardaire est devenue une réalité troublante. L’argument avancé par la députée écologiste Eva Sas pour introduire ce nouvel impôt souligne la nécessité d’un minimum de justice fiscale au sein d’une société qui semble avoir oublié les principes de solidarité. La taxation plancher pourrait également inciter les pays voisins à revoir leur propre législation fiscale pour éviter une évasion des capitaux.

### Les enjeux économiques autour de l’instauration de cet impôt

Alors que certains estiment que cette imposition pourrait générer entre 15 et 25 milliards d’euros pour les caisses de l’État, il est crucial d’examiner les retombées économiques d’une telle mesure. Dans un contexte de déficit public atteignant 6,1 % du PIB en 2024, le besoin pressant de financements pour les services publics et les initiatives écologiques est palpable. Toutefois, l’opposition du gouvernement, qui décrit ce nouvel impôt comme « confiscatoire et inefficace », pose la question : comment allier justice fiscale et attractivité économique ?

Historiquement, la France a souvent été en proie à l’exil fiscal des plus riches. Le coût d’un impôt mal pensé peut être une délocalisation de capitaux, affectant de manière drastique l’économie locale. Cependant, des exemples internationaux, tels que la Suède ou le Danemark, montrent que, avec des politiques fiscales bien conçues, il est possible de maintenir un équilibre entre une taxation équitable et une croissance économique robuste.

### Une approche internationale à la fiscalité des ultra-riches

Cette initiative pourrait s’inscrire dans un mouvement plus large de mise en place d’une fiscalité globale plus équitable. Les discussions autour de l’impôt sur les sociétés au sein de l’Union européenne et des efforts pour instaurer des normes de taxation minimales pour les multinationales montrent que la France pourrait jouer un rôle de chef de file dans la lutte contre le dumping fiscal. Cela pourrait encourager d’autres pays à emboîter le pas en adoptant des mesures similaires, rendant ainsi l’exil fiscal moins attirant.

### Conclusion : Un tournant décisif pour la fiscalité en France

L’adoption de cette proposition de loi marque un tournant potentiel dans le paysage fiscal français. Elle souligne la volonté politique de s’attaquer frontalement aux inégalités économiques, malgré les résistances énormes qui se dressent sur son chemin. Le débat sur la justice fiscale est plus que jamais d’actualité, et les décisions prises aujourd’hui façonneront non seulement l’avenir fiscal de la France, mais également celui de nombreux pays qui observent avec attention les évolutions de cette législation.

Alors que l’opinion publique devient de plus en plus consciente des enjeux de la justice fiscale, les législateurs français doivent naviguer entre ambition sociale et réalités économiques. Ce projet d’impôt sur le patrimoine des ultra-riches est une avancée significative qui pourrait inspirer d’autres nations à envisager des réformes similaires, jetant ainsi les bases d’une redistribution plus équitable des richesses dans un monde en pleine mutation.

Pour l’instant, l’avenir de cette proposition dépendra de son cheminement à travers le Sénat, mais le signal envoyé par cette initiative est clair : la justice fiscale ne peut plus être une option, mais doit devenir une priorité.