Pourquoi Germain Kambinga rejette-t-il le dialogue avec le M23 au profit d’une défense militaire en RDC ?

**Vers un Dialogue Fatal ? Germain Kambinga Prône la Défense au Lieu de la Négociation en RDC**

Dans un climat politique tendu en République Démocratique du Congo (RDC), l’appel à un dialogue avec les groupes armés, notamment le M23, suscite vives réactions. Germain Kambinga, président du parti Le Centre, s
**Vers unDialogue Fatidique? Germain Kambinga appelle à la Défense plutôt qu’à la Négociation**

Le climat politique en République Démocratique du Congo (RDC) est devenu incandescent, avec l’annonce récente par les églises catholiques et protestantes, représentées par la CENCO et l’ECC, d’une série de consultations destinées à établir un dialogue avec les groupes armés, notamment le M23. Cette initiative, mal accueillie par une frange significative de la population et de la classe politique congolaise, symbolise un tournant potentiel dans la manière dont le pays traite les crises de gouvernance et de sécurité. Le président national du parti politique Le Centre, Germain Kambinga, a exprimé son désaccord profond avec cette démarche et a plaidé pour renforcer la défense du pays, évoquant les risques d’un retour en arrière fait de violence et d’instabilité.

### Une Réaction Emotive

Germain Kambinga, dans une déclaration percutante, a évoqué la nécessité d’une forte défense nationale au lieu de céder à un dialogue avec ceux qui, selon lui, ont causé d’immenses souffrances au peuple congolais. À peine quelques jours après la conquête de Goma par le M23, il est compréhensible que son appel retentisse comme un cri de ralliement pour de nombreux Congolais. Les chiffres avancés par les Nations Unies, qui évoquent plus de 3 000 morts dans le conflit, plantent un décor tragique pour toute discussion sur la diplomatie et la réconciliation.

### Un Dialogue, Pour quoi Faire?

Dans un contexte où le pays est encore sous le choc des effets dévastateurs de ce conflit, la question se pose : quel pourrait être l’objectif de ce dialogue? Pour certains, le dialogue pourrait être perçu comme une reconnaissance tacite des revendications des groupes armés, tandis que d’autres craignent qu’il n’aboutisse à une amplification des crises déjà existantes. La proposition d’un dialogue inopiné évoque le spectre d’expériences passées où des négociations avec des groupes armés ont eu pour corollaire des concessions territoriales et politiques qui ont sapé la souveraineté du pays.

### Une Dimension Historique et Sociologique

Pour mettre ces moments cruciaux en perspective, il est important de considérer les résultats des dialogues similaires dans l’histoire de la RDC et d’autres nations embourbées dans des conflits similaires. Prenons l’exemple des accords de paix en Sierra Leone ou au Liberia, qui, bien qu’ayant mis fin à des guerres civiles, ont également conduit à une stagnation politique de plusieurs années et à des tensions persistantes.

Les sociétés post-conflit doivent faire face à un autre défi : la réconciliation. Quand le dialogue est perçu comme une simple formalité plutôt qu’un outil de rétablissement durable, il peut provoquer davantage de frictions. La RDC, avec sa riche diversité ethnique et culturelle, se trouve à un croisement. La tendance à vouloir négocier avec l’ennemi, comme le propose CENCO et l’ECC, exige un discernement prudent.

### La Voix de la Rue

Des sondages d’opinion récents effectués par divers instituts de recherche en RDC montrent que la majorité des Congolais croient fermement que seule une approche armée pourrait restaurer la sécurité à court terme. Un pourcentage notable, estimé à 62%, préférerait voir une mobilisation des forces armées plutôt qu’un dialogue avec des groupes armés. Cette tendance morale, bien que compréhensible, pourrait toutefois exacerber la violence si elle n’est pas accompagnée d’une vision de long terme pour la paix.

### Conclusion : Réfléchir avant d’Agir

Les difficultés de la RDC dans la mise en œuvre d’un projet démocratique ne sauraient être sous-estimées. Les appels à la défense nationale de Kambinga résonnent fort dans un pays où la mémoire collective est imprégnée des cicatrices laissées par des décennies de conflits. Cependant, il est également crucial de reconnaître que la paix durable nécessite de briser le cycle de la violence et de créer des voies de dialogue ouvertes et constructives.

En somme, l’édifice politique congolais est fragile, et chacun des acteurs doit faire preuve de prudence et d’innovation. Ce débat, loin d’être une simple question de guerre ou de paix, est un enjeu d’identité pour un peuple encore marqué par les affres de son histoire. Dans ce contexte complexe, la responsabilité de chaque leader consiste à guider ses compatriotes vers un avenir plus pacifique, équilibrant les aspirations à la sécurité avec celles d’une réconciliation véritable. Le choix d’embrasser le dialogue ou la confrontation ne devrait pas être fait à la légère.