Comment le retrait des troupes rwandaises pourrait-il redéfinir la coopération régionale en RDC ?

**Crise en RDC : Vers une nouvelle ère de coopération régionale ?**

Le sommet de la CEEAC à Malabo, tenu le 7 février 2025, a mis en lumière la crise toujours plus intense dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, où le groupe rebelle M23, avec le soutien rwandais, intensifie ses offensives. Au-delà des appels à un retrait immédiat des troupes rwandaises, cette réunion souligne une dynamique complexe : les processus diplomatiques passés fragilisés par des acteurs non étatiques et la lutte pour la souveraineté nationale. Alors que près de 5,6 millions de personnes souffrent de déplacements forcés, l’urgence d’un couloir humanitaire sécurisé s’impose. Ce contexte délicat pourrait également ouvrir la voie à un renouveau de la solidarité régionale, incitant les États d’Afrique centrale à collaborer pour garantir une paix durable et redéfinir leurs relations. Alors que le monde scrute ces développements, la réunion de Malabo constitue une opportunité cruciale pour une action collective orientée vers le bien-être humain et le développement à long terme.
**Crise dans l’Est de la RDC : Une nouvelle dynamique dans la diplomatie régionale ?**

Le 7 février 2025, la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique centrale) a réuni ses chefs d’États et gouvernements à Malabo pour aborder une crise géopolitique persistante, ayant des répercussions bien au-delà des frontières congolaises. Au cœur de cette rencontre, la situation explosive dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où le groupe rebelle M23, soutenu par l’armée rwandaise, poursuit ses offensives. Si la déclaration commune exigeant le retrait immédiat des troupes rwandaises est un acte diplomatique fort, il soulève néanmoins des questions sur les véritables dynamiques de pouvoir en jeu dans la région.

### Une réactivation des engagements diplomatiques

Ce sommet rappelle avec force l’importance des processus diplomatiques, tels que ceux de Luanda et de Nairobi, qui ont, par le passé, tenté de pacifier des tensions historiques entre la RDC et le Rwanda. Ces initiatives visent non seulement à trouver un compromis à court terme, mais également à établir une stratégie de paix durable en intégrant une approche globale qui englobe le développement socio-économique, la sécurité régionale et les droits humains. Pourtant, la fragilité des accords précédents interroge sur leur viabilité.

### Le poids des acteurs non étatiques

L’implication de groupes armés comme le M23, soutenus par l’extérieur, soulève également le problème de la gouvernance à l’intérieur même de la RDC. Ces entités rebelles ne sont pas seulement des acteurs militaires ; elles fungent comme des fournisseurs de services dans des zones où l’État est défaillant. En Occident, le phénomène des « gouvernements de facto » s’est parfois concrétisé sous la forme de milices offrant des formes de sécurité et de services. Le cas congolais démontre cependant que ce phénomène est teinté d’une violence systémique et d’une exploitation des ressources naturelles – un héritage de conflits passés qui continue de hanter la population.

### Une crise humanitaire sous surveillance

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale a également dénoncé la dégradation de la situation humanitaire à Goma et dans ses environs. L’appel à un couloir humanitaire sécurisé témoigne d’une reconnaissance aiguë des besoins des populations face à l’adversité. Selon les estimations du HCR, environ 5,6 millions de personnes déplacées vivent aujourd’hui en République démocratique du Congo, dont une proportion alarmante est affectée par la violence des groupes armés.

Pourtant, au-delà des mesures d’urgence, il en va de la responsabilité de la communauté internationale de s’engager sur la voie de l’après-crise. Les données montrent que chaque dollar investi dans l’aide humanitaire offre d’énormes retours sur investissement en termes de stabilité à long terme. Par conséquent, les efforts pour sécuriser un couloir humanitaire doivent aller de pair avec des initiatives de reconstruction et de développement durables.

### La question de la souveraineté

Les demandes de retrait des troupes rwandaises remettent en lumière des problématiques de souveraineté nationale qui marquent l’histoire tumultueuse de la RDC. Ce fut le cas lors de la première et de la seconde Guerre du Congo, où les frontières se sont transformées en lignes de front. Alors que les dirigeants de la CEEAC appellent à un sommet quadripartite avec la SADC, l’EAC et la CIRGL, la question cruciale demeure : comment ces pays partenaires peuvent-ils garantir une action collective respectant la souveraineté de la RDC sans pénaliser les efforts de coopération régionale?

### Une époque de reconnectement régional

Finalement, la crise actuelle pourrait paradoxalement être un catalyseur pour un renouveau de la solidarité régionale. L’expérience du passé illustre que les conflits en Afrique centrale n’ont jamais été de simples disputes bilatérales, mais des enjeux qui transcendent les frontières. La crise humanitaire en RDC incarne l’urgence d’un dialogue ouvert et inclusif pour engager les États de la région à collaborer dans des initiatives de développement.

Au-delà de l’action diplomatique immédiate, cette situation pourrait donner lieu à une réflexion profonde sur la manière dont les États d’Afrique centrale peuvent travailler ensemble pour non seulement résoudre des conflits, mais également établir un avenir où l’humain est au centre des préoccupations. Ce serait là une avancée significative, dans une région souvent perçue à travers le prisme de conflits incessants.

En conclusion, la réunion de Malabo n’est pas simplement un appel à l’action, mais une opportunité de redéfinir les relations régionale et internationale. Le monde entier observe, et les pays de l’Afrique centrale doivent se montrer à la hauteur de l’enjeu colossal que représente la paix durable. Les chemins à parcourir sont nombreux, mais une voie éclairée par une collaboration renforcée pourrait s’avérer bénéfique non seulement pour la RDC, mais pour tous les pays en quête de stabilité et de prospérité.