Comment la mobilisation patriotique à Lisala peut-elle transformer la perception de l’armée en RDC face à l’agression rwandaise ?

**Mobilisation patriotique en Mongala : un nouvel élan pour la RDC face à l’agression rwandaise**

Le 3 février 2025, à Lisala, des leaders congolais ont lancé un appel à la mobilisation des forces vives dans un contexte de sécurité fragile, exacerbé par les tensions à l
**RDC : Une mobilisation des forces vives à la lumière des inquiétudes sécuritaires en Mongala**

Le 3 février 2025, un événement significatif s’est déroulé à Lisala, chef-lieu de la province de la Mongala, où le commissaire provincial de la Police Nationale Congolaise, Jean Yav Mukaya, a voulu insuffler un nouvel élan à la résistance congolaise face à l’agression rwandaise. Au cours d’une parade qui a lieu à l’état-major de la police, le gouverneur de la Mongala, Jean-Collins Makaka Pap’Ekaka, a prononcé un discours fort, incitant les forces armées et la police à faire preuve d’un patriotisme renouvelé et à engager la jeunesse dans un effort collectif pour la défense de la nation.

**Une réponse contextuelle à une crise persistante**

L’appel du gouverneur trouve ses racines dans le contexte complexe et souvent tragique de la guerre à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce pays, riche en ressources naturelles, fait face depuis des décennies à des conflits armés alimentés par des rivalités ethniques, des luttes pour le contrôle des ressources et un climat régional volatile. Néanmoins, le discours de Makaka Pap’Ekaka semble marquer une bifurcation dans une tendance historique : plutôt que de se reposer sur des alliances extérieures ou de dépendre d’une aide internationale, il appelle à une mobilisation interne, en particulier de la jeunesse.

La RDC se trouve confrontée à un défi démographique : avec plus de 60% de la population ayant moins de 25 ans, un enrôlement massif dans les forces armées pourrait non seulement renforcer la défense nationale, mais aussi canaliser l’énergie de cette jeunesse vers une cause constructive. Le climat de défiance envers l’État et les institutions militaires, souvent perçues comme corrompues ou inefficaces, doit toutefois être abordé pour que cet appel rencontre une réponse favorable parmi les jeunes.

**Enrôlement, patriotisme et mobilisation sociale**

Au-delà de la simple invocabilité du patriotisme, la proposition du gouverneur soulève des questions sur la manière dont la société congolaise valorise l’engagement militaire. Historiquement, au sein des sociétés africaines, la défense de la patrie a été aussi bien une question de fierté qu’un devoir sacré. Cependant, la perception de l’armée congolaise dans le milieu urbain, souvent empreinte de scepticisme, nécessite une redéfinition.

Les statistiques montrent que l’engagement militaire dans les contextes d’instabilité est souvent inspiré par des motifs divers, allant de la survie économique à la quête d’une identité nationale. Pour des milliers de jeunes Congolais, l’armée pourrait sembler être une voie vers l’emploi et une chance d’échapper à la pauvreté. Une campagne de recrutement efficace devrait donc articuler des motivations explicites — un cadre de vie décent, la possibilité de poursuites d’études, des formations professionnelles et des emplois au sein de l’armée après le service.

**Une solidarité locale face à l’adversité**

Le gouverneur Pap’Ekaka a également évoqué la collecte régulière de vivres et de non-vivres pour soutenir les forces armées et les soldats au front. Cela fait écho à une approche de résistance collective dans laquelle les citoyens prennent soin de ceux qui défendent leur pays. Cet aspect de solidarité est d’une importance cruciale dans le façonnement du moral des troupes. En effet, dans un pays où les conflits se succèdent et où la misère ne fait que croître, la création d’un lien tangible entre l’armée et les citoyens pourrait transformer la manière dont la population perçoit la lutte contre l’agression.

A l’intégration d’une conscience collective se met en place une dynamique de « Wazalendo » (patriotes) comme mentionné par Makaka Pap’Ekaka. Plus qu’un slogan, c’est une définition moderne du patriote dans un cadre local. Sur le long terme, former une culture de bravoure et de détermination pourrait également engendrer un changement déterminant dans l’approche des jeunes face à la guerre : de simples témoins à participants actifs dans le façonnement de l’avenir de leur nation.

**Conclusion**

L’appel à la mobilisation dans la province de Mongala, bien qu’il ait des racines dans un contexte d’urgence, représente une opportunité unique pour la RDC de recentrer le dialogue sur l’identité nationale, le patriotisme et l’engagement civique. Ce n’est pas seulement une lutte contre l’agression extérieure, mais aussi un moyen de réinventer ce que signifie être Congolais aujourd’hui. La question qui demeure est comment la classe politique et la jeunesse répondront à cette demande pressante de servir et de participer activement à la protection de leur pays. Les prochains mois seront cruciaux pour observer si ce serment patriote se traduira par un changement concret dans la dynamique sociale et militaire au sein de la république.