**Unité et résilience : La voix du député Mukweso pour le Nord-Kivu**
Le Nord-Kivu, province de l’est de la République Démocratique du Congo, est à la croisée des chemins. Alors que les conflits armés perdurent et que des régions entières sont encore sous l’emprise de groupes armés, la voix du député national Rémy Mukweso résonne comme un appel à l’unité. Dans un discours prononcé le 30 janvier 2025, à l’issue d’une rencontre entre le nouveau gouverneur provincial, le général-major Kakule Somo Evaristel, et diverses couches sociales de Butembo, Mukweso a non seulement exprimé les défis à relever, mais aussi une profonde conviction que la renaissance du Nord-Kivu passe par la cohésion sociale.
Disons-le d’emblée, cet appel à l’unité n’est pas que rhétorique. Il vient à un moment charnière où les clivages politiques, sociaux et ethniques ont souvent exacerbés des tensions déjà brûlantes. L’état de siège, instauré pour faire face à la menace armée, a certes permis de structurer une réponse militaire, mais a également soulevé des préoccupations quant au respect des droits fondamentaux et à la gouvernance locale. Les ressources sont rares, les frustrations palpables, et la nécessité d’une mobilisation collective est plus que jamais d’actualité.
**Un appel à l’action collective : plus qu’une simple mobilisation**
Rémy Mukweso ne s’est pas contenté de dénoncer la situation, il a su s’appuyer sur un point central : l’importance cruciale du soutien populaire au nouveau gouverneur. En soulignant que « la population a besoin de se liguer derrière ce gouverneur » pour « reconquérir la partie occupée par l’ennemi », il évoque un principe fondamental du changement social : aucune transformation durable ne peut se faire sans l’adhésion et l’engagement des citoyens.
Au-delà des mots, cet appel à l’action collective pourrait se traduire par des initiatives concrètes : programmes de sensibilisation à la paix, engouement autour de projets de développement local, voire une mobilisation communautaire pour secourir les populations déplacées par les conflits. En unissant les efforts de la majorité, de l’opposition et de la société civile, il est possible de bâtir un espace d’échange et de solidarité. Au lieu de rester englués dans des querelles partisanes, les citoyens pourraient se concentrer sur des questions essentielles : comment reconstruire une province dévastée ? Comment garantir la sécurité des populations et la restauration des services publics ?
**La dimension militaire et logistique : un défi à relever**
L’élection d’un nouveau gouverneur en la personne du général-major Kakule Somo Evaristel représente un tournant potentiel. Pour la première fois, un gouverneur a entre ses mains le pouvoir de coordonner les opérations militaires, une autonomie qui pourrait bouleverser la dynamique de la lutte contre l’insécurité. Mukweso souligne à juste titre la nécessité d’accorder des moyens substantiels à cette nouvelle gouvernance. Ce soutien logistique, tant militaire qu’économique, sera déterminant pour restaurer la paix.
Pour une comparaison éclairante, on peut observer le modèle de gouvernance en Ituri, où une aide ciblée et une coopération intercommunautaire ont permis de réduire les conflits interethniques et de restaurer des services de base. Les leçons apprises de cette expérience pourraient être adaptées pour soutenir la mission de Kakule Somo Evaristel. Les déploiements militaires efficaces s’accompagnent souvent d’une aide sociale qui aide à reconstruire les tissu communautaire.
**Une perspective de long terme : investir dans l’avenir du Nord-Kivu**
Tout aussi essentiel dans le discours de Mukweso, est l’appel à investir dans des solutions durables plutôt que de tergiverser sur des actions à court terme. La question centrale est de comprendre comment le Nord-Kivu peut se relever durablement des couches de violence et de désespoir accumulées depuis des années. Les initiatives de développement communautaire, l’accès à l’éducation, et la réhabilitation des infrastructures sont sans doute des stratégies incontournables pour une paix durable.
Commentant l’administration de l’état de siège, les citoyens doivent également réfléchir à ce que signifie vivre sous ce régime. Au-delà de la curtailment des droits, cela pose la question de la restitution d’une gouvernance normale qui implique la participation des citoyens aux décisions qui les affectent. Des forums de dialogue communautaire pourraient être intégrés dans le processus décisionnel pour permettre aux voix locales d’être entendues.
En conclusion, l’appel de Rémy Mukweso pour l’unité face à l’ennemi extérieur doit également être une invitation à réfléchir aux défis intérieurs que doit relever le Nord-Kivu. Cette démarche ne peut se traduire par un simple slogan, mais doit constituer le fondement d’une action collective, inclusive et résiliente, capable de transformer le désespoir en espoir et d’unir les cœurs et les esprits autour d’un projet de société commun. Pour réussir, chaque acteur – de la société civile aux institutions locales et nationales – doit faire preuve d’engagement envers une vision partagée : celle d’un Nord-Kivu pacifié, souverain et prospère.
Dalmond Ndungo/Fatshimetrie.org