Quelle sera l’impact de la Journée sans Cours sur l’éducation et le patriotisme en RDC ?

**Journée Sans Cours en RDC : Un Appel à l
**Journée Sans Cours en RDC : Quand l’Éducation Rencontre le Patriotisme**

Le 30 janvier 2025 marquera une date significative dans le calendrier éducatif de la République Démocratique du Congo (RDC), avec une Journée sans cours décrétée par le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU). Cette initiative, qui vise à mobiliser la communauté académique en soutien aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) face à un contexte de guerre d’agression, révèle les puissants liens entre l’éducation, la société civile et les enjeux nationaux.

### Un Cadre Éducatif en Évolution

L’annonce de cette journée dédiée à des activités patriotiques n’est pas simplement un événement isolé ; elle s’inscrit dans une dynamique plus large de la réforme de l’enseignement supérieur en RDC. Dans un pays où l’éducation a subi les conséquences des conflits armés et des crises de gouvernance, des initiatives comme celle-ci montrent une volonté de réconciliation et de sensibilisation.

Il est intéressant de noter que, selon une étude menée par l’UNESCO, environ 10 millions d’enfants au Congo sont déscolarisés, souvent en raison des conflits. Dans ce contexte, l’implication des établissements d’enseignement supérieur dans la mobilisation nationale peut également se voir comme une tentative de réappropriation de la jeunesse par des valeurs patriotiques et civiques.

### Le Rôle du Fonds de Solidarité

La création d’un fonds de solidarité dans chaque établissement pour recueillir des dons en faveur des FARDC et des personnes déplacées par la guerre traduit une prise de conscience sociale significative au sein du secteur éducatif. En parallèle, cela pourrait inciter les jeunes à développer une sensibilité aux enjeux de leur pays, tout en les préparant à devenir des citoyens actifs et engagés.

La réaction de la ministre de l’ESU sur l’importance de cette mobilisation incarne également un souhait de coopération entre les gouvernements national et provincial, ce qui semble crucial dans un contexte où la fragmentation politique est accentuée. Toutefois, il est essentiel de se demander dans quelle mesure cette gestion des ressources et des dons sera transparente et efficace. Les précédents historiques de détournement de fonds humanitaires en RDC laissent planer des doutes sur la capacité de concrétiser cette solidarité.

### sensibilisation et Éducation Civique

Les conférences et émissions radio-télévisées annoncées représentent également un axe essentiel de cette journée. L’information à la population au sujet des enjeux patriotiques a un double objectif : sensibiliser au devoir citoyen d’une part, et renforcer l’éducation civique des jeunes. Cela démontre une prise de conscience que l’éducation n’est pas seulement un ensemble de connaissances académiques, mais aussi une formation pour la citoyenneté.

Mobiliser la population à travers des médias audiovisuels ouvre une porte vers l’engagement communautaire. En effet, dans un pays comme la RDC, où le taux d’analphabétisme est estimé à près de 40%, l’utilisation des médias pour communiquer des messages de solidarité pourrait toucher un plus large éventail de la population, incluant les segments souvent négligés.

### Une Société Civile Réveillée ?

Dans un climat de tension où les mouvements de grève peuvent perturber le fonctionnement normal des institutions, le message de la ministre visant à suspendre ces actions devrait être analysé avec précaution. Si l’appel à la quiétude et à l’unité est légitime dans le cadre d’une mobilisation patriotique, il soulève des questions sur la liberté d’expression et la gestion des revendications légitimes au sein des établissements d’enseignement supérieur.

Une analyse plus juste de cette situation nécessiterait une approche comparative avec d’autres pays en lutte contre l’agression ou en période de crise. Par exemple, les efforts de rétablissement de la paix en Sierra Leone dans les années 2000 ont également vu une forte implication des institutions éducatives dans l’évaluation des besoins de la société. Des modèles de cet ordre peuvent offrir des leçons valables sur la résilience des systèmes éducatifs dans des contextes de conflit.

### Conclusion

La Journée sans cours du 30 janvier 2025 s’annonce comme un moment charnière pour la communauté éducative de la RDC. Elle ne se limite pas à un acte symbolique, mais s’inscrit dans une dynamique de sensibilisation et de mobilisation nationale qui pourrait enrichir le débat sur le rôle de l’éducation dans des périodes de crise. En une seule journée, des liens peuvent se tisser entre les étudiants, leurs établissements et les défis auxquels fait face la nation. Dans une période où l’avenir reste incertain, le soutien tangible aux FARDC et aux populations déplacées pourrait également servir de catalyseur pour une réflexion plus profonde sur les valeurs de solidarité et d’engagement civique.

Au final, l’enjeu réside dans la capacité de transformer cette mobilisation passive en un engagement proactif envers la résilience communautaire et la construction d’un avenir pacifique pour la RDC.