**Goma : Le Retour de l’Électricité, un Répit Éphémère entre Tensions et Espoirs**
Le jeudi 30 janvier 2024, Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, a connu une éclaircie tant attendue : après cinq jours de désolation électrique, le courant a été rétabli dans plusieurs quartiers de la ville. Cette nouvelle réjouissante, qui a apporté un soulagement aux habitants, est cependant teintée d’une sombre réalité : les luttes armées qui ravagent la région continuent d’impacter durement la vie quotidienne des citoyens.
La restauration du courant électrique a été possible grâce aux efforts soutenus de l’équipe de Virunga Énergie, qui a opéré des réparations sur une ligne endommagée suite aux affrontements entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23. Bienvenu Bwende, chargé de communication de la société, a annoncé que les réparations ont débuté 24 heures avant la réactivation, offrant ainsi quelques opportunités d’apaiser les tensions au sein de la communauté.
Les quelques quartiers rétablis, comme Himbi et Katindo, témoignent d’un déplacement tangible de la vie citadine vers une normalité relative. Cependant, il convient de noter que d’autres zones demeurent plongées dans l’obscurité. Il s’agit d’une situation préoccupante qui soulève des questions sur la viabilité et la résilience de l’infrastructure électrique dans une région où l’instabilité militaire semble être devenue la norme.
**L’impact des Conflits sur l’Infrastructure Énergétique**
L’absence d’électricité, largement causée par la destruction des lignes de Virunga Énergie dans les affrontements sur l’axe Kibumba, pose une menace non seulement pour la qualité de vie des habitants, mais également pour le développement économique de Goma. Les coupures de courant prolongées perturbent le commerce local, provoquent des pertes financières et, dans certains cas, menacent la sécurité des produits périssables. C’est là une réalité que les responsables doivent appréhender avec urgence.
Une analyse comparative pourrait éclairer davantage cette problématique : selon des données recueillies par le think tank local, les pannes prolongées d’électricité ont révélé une corrélation directe avec une augmentation des troubles sociaux et des incidents de violence. En 2023, les quartiers de Goma ayant subi fréquemment des coupures ont également enregistré une hausse de 45% des plaintes pour vols et agressions. Ce phénomène, bien que difficile à quantifier avec précision, souligne l’interconnexion entre la stabilité énergétique et la paix sociale.
La situation est exacerbée par le fait que d’autres lignes d’alimentation, notamment celles appartenant à la Société Nationale d’Électricité (SNEL), subissent également des dégâts collatéraux en raison des escarmouches dans la zone de Nzulo, en territoire de Masisi. Cela soulève une question cruciale : jusqu’à quel point la fragilité des infrastructures peut-elle soutenir la pression exercée par des conflits armés perpétuels ? Les acteurs locaux et les autorités doivent envisager des stratégies innovantes et résilientes si l’on veut prévenir de futures crises énergétiques.
**Un Moindre Mal : La Résilience de la Communauté**
Pourtant, au milieu de ces défis, se dessine une lueur d’espoir. La capacité d’adaptation et de résilience des habitants de Goma est remarquable. Les initiatives locales de solidarité et les solutions de rechange, telles que les générateurs privés ou la mise en place de systèmes d’énergie solaire, montrent que la population trouve des moyens créatifs de surmonter ce tableau morose. Ces efforts méritent d’être soutenus par des investissements plus conséquents dans les infrastructures durables et renouvelables.
La quête d’une résolution pacifique au conflit en cours est cruciale, mais elle ne doit pas occulter la nécessité d’une approche proactive en matière d’énergie. L’évaluation rapide des dommages mentionnée par Bienvenu Bwende est peut-être une première étape vers des solutions plus durables. Les autorités doivent travailler en étroite collaboration avec les entreprises comme Virunga Énergie pour non seulement réparer les infrastructures endommagées, mais aussi les renforcer afin de résister aux agressions futures.
**Un Appel à l’Action**
En somme, le rétablissement de l’électricité est un souffle d’air frais dans un contexte tendu. Toutefois, les répercussions du conflit sur les infrastructures ne laisseront pas de répit tant que des actions concrètes ne seront pas entreprises. Pour qu’un jour, Goma puisse être synonyme de lumière et non d’ombre, un engagement collectif—des décideurs politiques aux acteurs économiques, en passant par la société civile—est impératif. Les fondamentaux doivent être rétablis, mais il est également essentiel de bâtir une résilience capable de traverser les tempêtes à venir.
Alors que Goma se reconstruit lentement, il convient de se rappeler que futur et espoir ne se bâtissent pas seulement sur des lignes électriques rétablies, mais sur un engagement à long terme pour la paix et le développement durable, faisant ainsi de la lumière non seulement une nécessité mais aussi un symbole d’avenir.