Comment les FARDC peuvent-elles tenir leurs promesses face aux menaces du M23 à Goma ?

**Goma : Promesses militaires et réalité complexe**

Le 25 janvier, le général Sylvain Ekenge a affirmé que les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sont prêtes à empêcher les rebelles du M23 d
**Goma : Entre promesses militaires et tensions géopolitiques, un avenir incertain**

Le 25 janvier, lors d’un point presse qui a résonné comme un écho aux inquiétudes croissantes de la région, le général Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), a martelé que les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ne franchiront pas les frontières de Goma. Dans une déclaration teintée de détermination, il a évoqué le début imminent d’une guerre, une guerre que les FARDC promettent de mener avec le soutien international, notamment de la MONUSCO (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo).

Il est crucial de remettre en perspective ces déclarations à la lumière de l’histoire tumultueuse de la région. L’est de la RDC, en particulier le Nord-Kivu, a été un foyer de conflits armés depuis plusieurs décennies. Les dynamiques complexes entre les forces armées congolaises, les groupes rebelles, ces derniers souvent soutenus par des acteurs étrangers, et la population civile, rendent la situation d’autant plus volatile. Que signifie réellement la promesse de ne pas laisser entrer les rebelles à Goma ? Cela soulève des questions sur la capacité opérationnelle des FARDC, souvent critiquées pour leur logistique et leur armement.

Le général Ekenge a affirmé que les combats sont en cours et que les FARDC, avec le soutien de la MONUSCO, continuent de repousser les assauts du M23. Ces informations doivent être mises en perspective avec le constat des nombreuses années de combats infructueux dans cette région. Les résultats spectaculaires promis se heurtent à une réalité souvent sombre, où la perception des forces armées par la population locale est marquée par la méfiance et les déceptions des promesses de sécurisation.

En outre, l’accusation portée contre le Rwanda par le général Ekenge concernant l’assassinat du général Peter Cirimwami Nkuba, ajoute une couche de tension dans un climat déjà chaotique. Le fait que le premier tweet annonçant la mort de ce gouverneur ait émané du numéro un du renseignement militaire rwandais soulève de grandes inquiétudes sur l’ingérence étrangère et le soutien implicite dont bénéficient certains groupes armés. Historiquement, le Rwanda a été impliqué dans les conflits congolais, mais la question se pose : jusqu’à quel point cette ingérence est-elle une réalité et jusqu’à quel point relève-t-elle d’une construction narrative pour justifier une riposte militaire ?

Par ailleurs, il n’est pas superflu d’évoquer les implications économiques de cette instabilité. La région regorge de ressources naturelles, dont le coltan, essentiel pour les technologies modernes. La lutte pour le contrôle de ces ressources est souvent au cœur des conflits, laissant la population locale en proie à la pauvreté et aux violences répétées. Une analyse approfondie des implications géopolitiques de cette guerre pourrait révèler des enjeux plus profonds que l’affrontement entre les FARDC et les M23. La lutte pour l’influence régionale entre les puissances africaines pourrait, à terme, déterminer l’issue de ces combats.

Les déclarations du général Ekenge, empreintes de bravade, sont ainsi révélatrices d’une dynamique qui dépasse le simple cadre militaire. Pourquoi l’armée congolaise semble-t-elle se concentrer sur de telles promesses publiques, alors qu’une approche plus stratégique pourrait impliquer un dialogue, des consultations avec les communautés locales et une approche inclusive pour sécuriser réellement la région ?

Une meilleure compréhension de ces enjeux passe également par la prise en compte des voix locales, souvent marginalisées dans les discussions internationales. Les populations affectées par le conflit doivent être placées au centre des stratégies de paix et de sécurité. Les initiatives locales de réconciliation et de pacification, même si elles semblent parfois modestes face à la puissance des armées et des groupes rebelles, peuvent contribuer à une résilience durable.

En conclusion, alors que les FARDC se préparent à faire face à une intensification des hostilités, la nécessité d’une approche intégrée et multidimensionnelle n’a jamais été aussi pressante. Cette crise ne peut être résolue uniquement par la force ; il est impératif de naviguer vers des solutions durables, qui prennent en compte non seulement une dimension militaire mais aussi humaine et économique. Les regards sont tournés vers Goma, mais il est temps d’écouter la voix de ceux qui vivent cette réalité chaque jour.