Pourquoi des dizaines de milliers d’Allemands se mobilisent-ils contre l’AfD avant les élections de février ?

**La Résistance à l
**La Résistance à l’Extrême Droite en Allemagne : Un Mouvement au-delà des chiffres**

Le 25 janvier 2025, l’Allemagne a été le théâtre de manifestations d’une ampleur impressionnante contre le parti d’extrême droite AfD. À un mois des élections législatives, qui se tiendront le 23 février, des dizaines de milliers de citoyens ont exprimé leurs préoccupations face à la montée de cette formation, jugée menaçante pour les fondements démocratiques du pays. Bien que de nombreux observateurs aient salué cette mobilisation, il est crucial de contextualiser ces événements dans un cadre plus large et d’examiner les implications à long terme pour la société allemande.

**Un appel à l’unité face à une menace commune**

À Berlin, la manifestation a fait état de 35 000 participants selon les autorités, mais les organisateurs ont avancé le chiffre de 100 000. Pour les mouvements sociaux, ce désaccord sur les chiffres est liminaire; l’essentiel réside plutôt dans la capacité de mobilisation collective. Le rassemblement s’est transformé en une « mer de lumière pour la démocratie », avec des participants brandissant des téléphones pour former le mot « Résistance » devant la porte de Brandebourg, symbole historique de l’unité allemande. Ce geste n’est pas anodin : il évoque un appel à une communauté face à une pensée politique jugée divisive et discriminatoire.

Les slogans entonnés lors des manifestations, tels que « Les nazis dehors » ou « L’AfD n’est pas une alternative », soulignent la volonté des citoyens de ne pas laisser le discours anti-immigration et nationaliste s’imposer. Mais derrière cette mobilisation, se cache un désir plus profond de redéfinir la place de l’Allemagne au sein de l’Europe et du monde.

**Un tableau démocratique en évolution**

Les sondages montrent l’AfD en deuxième position, avec environ 20 % des intentions de vote. Pourtant, cette montée ne se déroule pas en vase clos. Elle fait écho à des mouvements similaires à travers l’Europe, comme le Rassemblement National en France ou la Ligue en Italie, où le populisme d’extrême droite est aussi en ascendance. Si l’on y regarde de plus près, on peut détecter des patterns communs : une crise économique persistante, des inquiétudes autour de l’immigration, et le sentiment d’être délaissé par les partis traditionnels.

En réponse à cette montée, les manifestations massives qui se sont déroulées ces dernières semaines constituent une illustration de la force de la démocratie participative. Cependant, elles soulèvent aussi des questions sur le dispositif politique actuel des partis établis, en particulier le CDU/CSU. Friedrich Merz, le chef du parti conservateur, navigue dans des eaux tumultueuses, où l’attrait de l’électorat de l’AfD pourrait le pousser à adopter des positions plus radicales sur des questions d’immigration.

**Récits de peur et de résistance : le cas des minorités**

Une dimension moins souvent mise en lumière est l’impact de ces mouvements sur les minorités en Allemagne, qui font face à une politique d’identité souvent toxique. Les récentes violences – comme l’attaque meurtrière à d’Aschaffenbourg, imputée à un Afghan en situation illégale – galvanisent un discours public qui stigmatise les immigrants. Cela engendre un climat de peur et d’insécurité au sein des communautés marginalisées, alimentant un cercle vicieux de méfiance et d’hostilité.

Les manifestations, quant à elles, présentent une lueur d’espoir. Elles signalent un rejet de cette politique de la peur et une volonté de construire un avenir plus inclusif. Les groupes qui ont organisé ces manifestations, avec le soutien de mouvements civiques et de nombreuses ONG, s’efforcent de donner une voix à ceux qui se sentent minorisés.

**Une réponse collective au-delà des frontières**

Il est également essentiel de noter que cette mobilisation en Allemagne ne se limite pas à un combat intérieur contre l’AfD. Elle s’inscrit dans un mouvement européen plus large, où les citoyens se lèvent contre le populisme et les extrémismes. L’effet d’entraînement de ces mobilisations pourrait inspirer d’autres nations à travers le continent à reconsidérer leurs choix politiques et à questionner la voie empruntée par leurs gouvernements respectifs.

**Conclusion : Échos d’un futur à redéfinir**

Alors que les élections législatives approchent, le maintien d’une forte mobilisation contre l’AfD et ses semblables est essentiel pour préserver la démocratie en Allemagne. Les manifestations du 25 janvier ne sont pas seulement une réaction à un parti ; elles incarnent une résistance globale à un défi qui dépasse les frontières nationales. L’espoir d’un avenir cohabitant dans le respect et l’égalité reste à construire, mais il est clair que les Allemands, à travers leur résistance active, commencent à tracer de nouvelles routes pour une société plus juste et inclusive.

Cette dynamique de résistance pourrait bien se révéler l’étoile polaire qui guidera non seulement l’Allemagne, mais toute la communauté européenne, vers une démocratie renouvelée face aux tempêtes du populisme et de l’extrémisme. Dans un monde en quête d’unité, ces voix s’élèvent pour rappeler que la démocratie, bien qu’éprouvée, demeure une valeur précieuse à défendre et à partager.