Comment le décès du général Cirimwami pourrait redéfinir le leadership militaire et la gouvernance en RDC ?

### Le décès du général-major Peter Cirimwami Nkuba : un appel à repenser le leadership militaire en RDC

La mort tragique du général-major Peter Cirimwami Nkuba, gouverneur militaire du Nord-Kivu, suscite un profond chagrin et soulève des interrogations majeures sur le rôle du leadership militaire en période de crise en République Démocratique du Congo (RDC). En pleine opération militaire, son décès éclaire les tensions croissantes entre l
### Le décès du général-major Peter Cirimwami Nkuba : Réflexions sur le leadership militaire en période de crise

La mort du général-major Peter Cirimwami Nkuba, gouverneur militaire du Nord-Kivu, survenue le 24 janvier, suscite non seulement un profond chagrin mais réveille également des questions cruciales sur le rôle du leadership militaire dans les contextes de crise et de turbulences politiques en République Démocratique du Congo (RDC). Annoncé par le général Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), le décès, survenu alors qu’il était en opérations militaires, représente un tournant non seulement pour la famille militaire, mais également pour la dynamique politico-sécuritaire d’une région déjà marquée par des conflits récurrents.

#### Un homme, une époque

Nommé gouverneur militaire en octobre 2023, Peter Cirimwami Nkuba a été propulsé dans un contexte de crise qui a vu une escalade des tensions entre les forces armées et certains groupes dissidents, ainsi qu’une opposition croissante à l’autorité militaire. Son prédécesseur, le lieutenant-général Constant Ndima, avait lui-même été limogé après une violente répression d’une manifestation liée à des questions politico-religieuses, ce qui montre que le climat était déjà instable. La situation du Nord-Kivu attire l’attention internationale, car elle oscille entre l’émergence de mouvements de contestation populaires et les réponses souvent musclées des forces de l’ordre, plaçant le général Cirimwami Nkuba au cœur d’une lutte délicate pour le contrôle et la paix.

Si l’on considère les conflits récents en RDC, y compris les massacres au Kivu, il est légitime de se demander si cette approche militarisée de la gouvernance est appropriée. À l’échelle mondiale, les pays traversant des crises similaires ont tenté des approches plus inclusives, prenant en compte les revendications des civils tout en évitant l’escalade des violences.

#### Une militarisation contestée

Le général Cirimwami Nkuba avait la lourde tâche de naviguer dans cette complexité, avec, d’un côté, les attentes du gouvernement de rétablir l’ordre et de l’autre, la nécessité d’engager un dialogue avec les citoyens pour obtenir un soutien populaire. Sa mort, alors qu’il était « tombé l’arme à la main au champ d’honneur », renvoie à l’idée d’un sacrifice, mais soulève également des questions éthiques sur le coût de la militarisation dans la gestion des affaires civiles.

Il est essentiel de replacer cet événement dans un cadre plus large. Par exemple, des études ont démontré qu’une militarisation excessive d’une gouvernance en période de crise peut entraîner un cycle de violence qui, plutôt que de garantir la stabilité, finira par alimenter des resentiments qui peuvent mener à des conflits encore plus graves, à l’image de ce qui s’est produit à plusieurs reprises en Afrique de l’Est.

#### Un avenir incertain

L’annonce d’obsèques nationales pour le général Cirimwami témoigne d’un besoin de reconnaître son rôle au sein des FARDC, mais cela peut aussi être interprété comme une affirmation du pouvoir militaire sur la gestion de l’État, ce qui pourrait susciter des résistances plus fortes de la part de groupes civils et politiques. En effet, à long terme, la question qui se pose est celle de la polarisation entre l’armée et les populations civiles, ainsi que le défi de la réconciliation nationale.

Il est également intéressant de noter que ce décès survient en contexte de renforcement critique de la fonction militaire au sein du gouvernement Congolais, un mouvement qui a été contesté tant sur la scène nationale qu’internationale. Des leaders politiques se sont déjà exprimés sur la nécessité d’une transition vers des approches plus démocratiques et moins militaristes, prônant une véritable réforme du système de sécurité.

### Conclusion

Le décès du général-major Peter Cirimwami Nkuba représente une perte non seulement au sein des FARDC mais également un moment clé de réflexion pour la RDC. En ces temps d’incertitude, les répercussions de son mandat, les débats sur la militarisation de la gouvernance et les dynamiques civilo-militaires se profilent à l’horizon comme des défis à relever pour le pays. Il serait fort avisé que les dirigeants actuels s’engagent dans une réflexion approfondie sur le type de gouvernance qu’ils souhaitent offrir aux Congolais — une gouvernance qui prendrait en compte à la fois l’ordre, la sécurité et surtout, les aspirations des citoyens. Le contexte actuel appelle à une réévaluation des stratégies, ne serait-ce que pour prévenir d’autres pertes tragiques et assurer une paix durable.