Comment la deuxième phase du programme de civisme des jeunes en RDC peut-elle transformer l’engagement démocratique ?

**Civisme citoyen et jeunesse en RDC : Une nouvelle ère d
**Civisme citoyen et jeunesse en République Démocratique du Congo : Vers un nouveau cycle d’engagement ?**

Le 23 janvier, à Kinshasa, l’ambassade des États-Unis en République Démocratique du Congo a lancé la deuxième phase d’un programme ambitieux intitulé « American spaces civic engagement post elections ». Ce programme vise à engager les jeunes Congolais dans la démocratie et la gouvernance, créant ainsi un pont entre la jeunesse et les instances décisionnelles. Sa portée est certes locale, mais ses implications possibles sont profondément systémiques, soulignant la nécessité d’une réflexion plus large sur le rôle de la jeunesse dans le développement politique et social du pays.

### Un déclic pour le changement

Au cœur de cette initiative se trouve une volonté claire : transformer les jeunes, souvent réduits au rôle de simples observateurs, en acteurs essentiels de leurs propres environnements socio-économiques. Comme l’a souligné l’ambassadeur Lucy Tamlyn, l’objectif est de promouvoir un « Congo plus démocratique, inclusif, responsable et prospère ». De cette déclaration émane une volonté d’engagement qui va au-delà des simples élections. Il s’agit d’instaurer une culture civique où chaque citoyen, et en particulier les jeunes, se voit comme un maillon indispensable d’un système démocratique qui fonctionne.

Trésor Kalonji, en évoquant la nécessité pour les jeunes de partager leurs idées avec les élus, met en avant une dynamique souvent négligée : l’interaction constructive entre les représentants et la population. En effet, cette communication bidirectionnelle pourrait générer des politiques plus en phase avec les attentes du peuple. Cependant, cette dynamique ne peut se renforcer sans un investissement réel en éducation civique.

### Un écho à d’autres initiatives

Si l’on se penche sur d’autres initiatives similaires à travers le continent, on remarque des succès inspirants. Par exemple, au Rwanda, le programme « National Youth Council » a été instrumental dans le renforcement de l’engagement civique des jeunes après le génocide des années 1990. En stimulant la participation des jeunes, le pays a non seulement favorisé la réconciliation, mais a également encouragé une génération à prendre des décisions informées. La RDC pourrait bénéficier de modèles tels que celui-ci, où l’engagement des jeunes est synchronisé avec les efforts plus larges de gouvernance et de développement.

### Les défis à relever

Cependant, l’enthousiasme suscité par le programme de civisme citoyen ne doit pas occulter les défis significatifs auxquels fait face la jeunesse congolaise. Le pays est en proie à des inégalités économiques massives et à une instabilité prolongée. Selon les chiffres de la Banque mondiale, environ 70 % des Congolais vivent sous le seuil de pauvreté. Dans ce contexte, aider les jeunes à proposer des idées innovantes pour le développement local peut sembler vain si ces idées ne disposent pas d’un cadre de réalisation propice.

De plus, l’engagement civique ne peut pas être dissocié de la question de la sécurité. Dans plusieurs provinces, des groupes armés persistent, rendant difficile l’instauration d’un climat de confiance, indispensable au dialogue politique. L’impact sur la participation des jeunes dans de telles conditions est évident. La pérennité de l’initiative dépendra donc également d’une réelle volonté politique et d’un engagement des différents acteurs de la société civile et de l’État.

### Vers une vision globale

Arriver à transformer la jeunesse en catalyseur de changement en RDC nécessite de mobiliser non seulement les ressources locales mais également de développer des partenariats stratégiques avec des organisations non gouvernementales, des institutions internationales et des entrepreneurs sociaux. La clé réside dans un échange d’expériences et d’expertises, une approche qui pourrait donner lieu à des programmes innovants d’éducation civique.

En outre, il serait bénéfique d’intégrer une dimension numérique dans cette campagne de civisme. La technologie peut faciliter la sensibilisation et l’organiser à un rapport plus interactif avec les jeunes. À l’ère du numérique, des plateformes de dialogue virtuel pourraient émerger, contribuant à établir une connexion significative entre les jeunes, leurs idées et les décideurs.

### Conclusion : Une opportunité à saisir

Le programme « American spaces civic engagement post elections » offre une opportunité précieuse de revigoriser l’engagement civique des jeunes en RDC. Toutefois, comme pour toute initiative d’une telle ampleur, sa réussite dépendra non seulement de la mise en œuvre efficiente et rapide des activités proposées, mais aussi de la capacité à surmonter des obstacles systémiques. La jeunesse congolaise a le potentiel d’exercer une influence positive, mais pour cela, elle doit être accompagnée, écoutée et soutenue à tous les niveaux. La RDC se trouve à un carrefour, et il ne tient qu’à elle de saisir l’occasion de construire un avenir démocratique solide, guidé par un engagement civique renouvelé.