**Terrorisme en Afrique : un appel à l’action collective face à une menace évolutive**
L’Afrique, un continent riche en diversité culturelle et en ressources naturelles, se voit confrontée à un défi alarmant : la montée en puissance du terrorisme. Selon Amina J. Mohammed, Secrétaire Générale adjointe des Nations Unies, lors de son intervention au Conseil de sécurité le 21 janvier, l’Afrique est devenue l’épicentre de cette crise mondiale. Mais pourquoi cette situation préoccupe-t-elle tant les dirigeants, et pourquoi est-il urgent d’agir maintenant ?
### Une augmentation alarmante des victimes
Pour appréhender l’ampleur de la menace, il est essentiel de considérer des statistiques révélatrices. Près de 59 % des décès liés au terrorisme dans le monde en 2023 ont eu lieu en Afrique subsaharienne. Le rapport de l’Union Africaine met en évidence que plus de 3 400 attaques ont été enregistrées en 2024, résultant en plus de 13 900 pertes humaines. Ce nombre inquiétant ne fait que confirmer que la lutte contre le terrorisme ne peut plus être une simple priorité, mais doit devenir une urgence absolue.
Particulièrement, la région du Sahel se distingue par des chiffres dévastateurs : plus de 6 000 décès liés au terrorisme depuis trois ans. Des pays comme le Burkina Faso, ayant enregistré une augmentation de 68 % des attaques, illustrent cette spirale d’instabilité. Pour établir une comparaison, le Sahel, avec un taux de mortalité par terrorisme qui rivalise avec certaines zones de guerre, devient une étude de cas sur la fragilité de la paix et de la sécurité dans cette partie du monde.
### Un effet domino sur la sécurité régionale
Les ramifications de cette crise ne se limitent pas aux frontières des nations touchées. L’extension des groupes comme Al-Qaida et l’État islamique vers les côtes de l’Afrique de l’Ouest a créé un effet domino, exacerbant les tensions et instabilités régionales. Des régions autrefois considérées comme paisibles, comme le Ghana et la Côte d’Ivoire, ressentent maintenant les effets de cette violence croissante. Les statistiques montrent une augmentation de plus de 250 % des incidents violents en seulement deux ans dans ces zones.
Il est donc impératif de reconnaitre que la lutte contre le terrorisme doit être multilatérale. L’absence de coopération entre les États, quant à elle, aggrave la situation. Le désengagement des missions de maintien de la paix, telles que MINUSMA, ne fait qu’accentuer le vide sécuritaire dans la région, laissant place aux groupes extrémistes pour s’enraciner davantage.
### La réponse des dirigeants : un appel à l’unité
Les interventions des leaders africains lors de cette réunion, notamment celles de Bankole Adeoye et Ahmed Attaf, soulignent l’importance d’une réponse collective et coordonnée contre cette menace. Leurs déclarations résonnent comme un cri d’alarme sur le besoin d’unir les forces diverses du continent – militaires, politiques et civiques – afin de restaurer la sécurité.
Il est crucial que cette réponse ne se limite pas à la simple gestion des symptômes du terrorisme. Comme l’a souligné Amina J. Mohammed, il est tout aussi important de s’attaquer aux causes profondes qui nourrissent cette violence. L’amélioration des conditions de vie, l’accès à l’éducation et la promotion de l’emploi sont des éléments clés qui doivent être intégrés dans une stratégie globale.
### Un modèle d’engagement international
Ce phénomène ne doit pas être perçu comme un problème isolé, mais comme une réalité mondiale. À ce titre, l’engagement de la communauté internationale devient vital. L’appel d’Ahmed Attaf à ne pas abandonner l’Afrique dans cette lutte va au-delà des mots. Il appelle à une coopération mondiale, où des pays ainsi que des organisations internationales collaboreraient pour apporter un soutien logistique, technique et humanitaire, mais aussi pour renforcer les mécanismes de prévention de la radicalisation.
Il serait également judicieux d’apporter des solutions innovantes à cette crise. Par exemple, l’utilisation de la technologie, avec l’intégration de drones pour la surveillance, pourrait offrir un nouvel angle de réponse. Les initiatives locales, où les communautés se mobilisent pour créer des espaces de dialogue interreligieux et interculturels, pourraient également jouer un rôle dans la prévention du radicalisme.
### Conclusion
Au-delà des chiffres et des déclarations, la situation en Afrique face au terrorisme demande une redéfinition de la manière dont les États et la communauté internationale perçoivent la sécurité et la paix. En s’attaquant aux racines du problème et en renforçant la coopération régionale et internationale, il est possible de tourner la page d’un chapitre sombre de l’histoire africaine. Le continent mérite un avenir libre de la terreur, et cela nécessite un engagement sincère et collectif, non seulement des nations africaines, mais de l’ensemble de la communauté mondiale. C’est une période charnière où échec ou succès seront déterminés par les choix que nous ferons aujourd’hui.