Comment la RDC peut-elle mobiliser une réponse efficace face à l’épidémie croissante de mpox en 2025 ?

**Mpox en République Démocratique du Congo : Urgence d’une action collective**

La République Démocratique du Congo fait face à une montée alarmante des infections au mpox, avec 888 cas suspects recensés en janvier 2025. La situation, déjà préoccupante en début d
**Mpox en République Démocratique du Congo : Un bilan inquiétant et un appel à l’action**

La République Démocratique du Congo se trouve à un tournant critique dans sa lutte contre le mpox, autrefois connu sous le nom de variole du singe. Selon un communiqué du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, la troisième semaine de janvier 2025 a révélé 888 cas suspects de mpox, témoignant d’une forte augmentation des infections dans le pays. Ce chiffre doit alerter non seulement les autorités congolaises, mais également la communauté internationale sur les défis inévitables auxquels le système de santé congolais est confronté.

### Une analyse des statistiques préoccupante

Au cours des deux premières semaines de janvier, la situation semblait déjà alarmante. Les estimations révélaient 3.071 cas suspects lors de la deuxième semaine, avec 26 décès, et 2.318 cas suspectés la première semaine, entraînant 20 décès. Cela représente une létalité de 0,84% à 0,85%, des pourcentages qui, bien que semblant faibles, cachent une réalité tragique pour des milliers de familles.

Les chiffres mettent en évidente des disparités géographiques : 88,5% des cas suspects et 96% des décès ont été concentrés dans un nombre restreint de provinces. Le Sud-Kivu, la Tshuapa et la Tshopo sont des régions particulièrement touchées, illustrant comment les crises sanitaires peuvent exacerber les inégalités régionales. La défaillance des infrastructures sanitaires, déjà fragile, couplée à des ressources limitées dans ces provinces accentue ce risque.

### L’urgence vaccinale

La vaccination présente un moyen essentiel pour contrôler la propagation de la maladie. Avec 13.506 personnes vaccinées à Kinshasa, le ministère de la Santé met en lumière l’importance de la couverture vaccinale pour réduire les infections. Cependant, la réalité sur le terrain est plus complexe. La réticence à se faire vacciner, exacerbée par une méfiance persistante envers les campagnes de santé publiques, pourrait entraver les efforts d’immunisation. De plus, le processus d’autorisation de la vaccination pour les jeunes de moins de 18 ans reste une source d’hésitation.

Des enquêtes récentes sur l’acceptabilité des vaccins au sein de la population, notamment dans des contextes d’urgence en santé publique, révèlent des niveaux de suspicion élevés. Cela souligne l’importance des stratégies de communication adaptées, qui non seulement informent les populations, mais s’engagent également avec elles pour bâtir la confiance envers les initiatives de vaccination.

### Une approche multifacette nécessaire

Forger une réponse efficace au mpox nécessite plus qu’une simple vaccination. Il est crucial d’adopter une approche croisées et multiforme. Éducation, sensibilisation et réduction des stigmates attachés aux infections doivent constituer des volets intégrés de toute campagne. Les médias, y compris des plateformes communautaires et sociales, peuvent jouer un rôle clé dans l’éducation des populations sur la maladie et sur la nécessité de la vaccination.

En outre, une coopération régionale et internationale est fondamentale. La santé ne connaît pas de frontières et l’émergence d’infections dans un pays peut rapidement avoir des répercussions à l’échelle mondiale. La RDC peut bénéficier de partenariats avec d’autres pays confrontés à des défis similaires, de la partage d’informations à la création de plateformes de recherche collaborative sur la maladie.

### Conclusion

Face à l’augmentation du nombre de cas suspects de mpox, la République Démocratique du Congo se trouve à un carrefour décisif. Avec une vigilance accrue et un engagement renouvelé de la part des autorités sanitaires, des organisations internationales, du secteur privé et des communautés elles-mêmes, le pays peut envisager un contrôle efficace de cette épidémie.

La lutte contre le mpox en RDC est non seulement une question de santé publique, mais c’est aussi un appel à la solidarité globale face à une menace qui, si elle n’est pas correctement maîtrisée, pourrait transcender les frontières, mettant ainsi des vies en danger bien au-delà des rives du fleuve Congo. Le contrôle de l’épidémie doit donc être envisagé sous un angle holistique, prenant en compte les réalités sociales, économiques et culturelles de la région, tout en se préparant à la résilience nécessaire pour affronter de futures crises sanitaires.