### Goma: Une Ville en Quête d’Eau et d’Espoir
La situation à Goma, au Nord-Kivu, est une réminiscence tragique de la vulnérabilité d’une population déjà éprouvée par des crises incessantes. En ce début d’année 2025, cette ville, comptant près de deux millions d’habitants, est confrontée à une pénurie d’eau potable sans précédent. Un secteur crucial pour la survie humaine, l’eau est devenue un luxe que beaucoup ne peuvent plus se permettre.
#### La Pénurie d’Eau: Un Phénomène Étrangement Prémédité
À première vue, la pénurie d’eau à Goma pourrait être perçue comme un simple incident tragique. Pourtant, une analyse plus approfondie révèle que cette situation n’est pas fortuite. Elle s’inscrit dans un cadre plus large de négligence institutionnelle, de corruption systémique et d’un effondrement des infrastructures de base. À l’échelle de la République Démocratique du Congo (RDC), où la Regideso – l’entreprise publique en charge de la gestion de l’eau – peine à répondre aux besoins croissants d’une population en expansion, les statistiques parlent d’elles-mêmes : près de 14 millions de Congolais n’ont pas accès à une source d’eau potable sûre.
#### Goma et ses Déplacements: Un Contexte Dévastateur
Ce phénomène ne se limite pas uniquement à Goma. La région du Nord-Kivu, déjà fragile à cause des conflits armés, voit affluer des milliers de déplacés fuyant les combats. Les camps de réfugiés, qui peinent à s’approvisionner en produits de première nécessité, sont les premiers touchés par cette crise de l’eau. En l’absence de mesures préventives, les risques de maladies hydriques représentent une menace imminente. La combinaison des maladies et de la malnutrition qui en résulte pourrait engendrer des conséquences catastrophiques sur la santé publique. En effet, selon l’UNICEF, la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans a atteint des niveaux alarmants dans la région, surtout dans les camps de déplacés.
#### Une Réponse Collective à la Crise
La responsabilité n’incombe pas uniquement aux gouvernements locaux. L’engagement communautaire devient crucial. Des initiatives locales peuvent apporter un changement tangible. Des ONG développent des projets d’accès à l’eau qui utilisent des technologies innovantes, comme le filtrage d’eau par biosable, pouvant réduire les risques de contamination. À titre d’exemple, l’ONG Oxfam travaille sur des stations de traitement d’eau de pluie à Goma, permettant ainsi à la population de bénéficier d’une source d’eau potable tout en réduisant la dépendance aux systèmes de distribution défaillants.
#### La Dimension Psychologique de la Pénurie d’Eau
L’accès à l’eau ne se résume pas à un besoin physiologique. C’est également une question de dignité et de sécurité. L’eau est un vecteur de vie, et son absence influe grandement sur la psyché des individus. C’est ce que souligne Irène Safari, une résidente de Goma : « On se réveille à 4 heures, 5 heures pour aller chercher de l’eau au lac. » Ces témoignages mettent en lumière non seulement la lutte quotidienne pour la survie, mais également la résilience d’une population qui refuse de céder au désespoir.
#### Perspectives d’Avenir: Vers un Renouveau Durable
Pour que Goma puisse tourner la page de cette crise de l’eau, il est impératif que les gouvernements centristes et locaux prennent des mesures urgentes et efficaces. Cela nécessite un vaste programme d’investissement dans les infrastructures, en collaboration avec les organismes internationaux. Les leçons apprises d’autres crises de l’eau à travers le monde, comme celle qui a frappé Flint, au Michigan, montrent que la priorité doit être dédiée à la mise en place de solutions durables plutôt qu’à des remèdes temporaires.
L’expérience de Goma est un miroir reflétant les luttes de nombreuses autres villes à travers le monde confrontées à la pénurie d’eau. À une époque où les défis climatiques s’intensifient, la nécessité d’une gestion efficace de l’eau, d’un engagement citoyen fort et d’une coopération internationale renforcée est plus pressante que jamais. C’est à travers cette coopération et cet engagement collectif que Goma pourra, un jour, retrouver ce bien précieux qu’est l’eau, et avec elle, la dignité et l’espoir d’un avenir meilleur.
Ainsi, alors que la situation de Goma est alarmante, elle offre également une opportunité – celle de réinventer l’approche des autorités et de la communauté internationale face aux crises. Car, au fond, dans cette quête désespérée d’eau potable, c’est une quête d’humanité et de résilience que l’on observe.