Pourquoi le choix de Dubaï pour le stage des Léopards remet-il en question l’avenir du football local en République Démocratique du Congo ?

**Dubaï ou l
**Dubaï ou l’illusion du football local : un choix controversé pour l’équipe nationale des joueurs locaux congolais**

Le football congolais traverse une période tumultueuse, et le choix de l’équipe nationale des joueurs locaux de s’envoler à Dubaï pour un stage de préparation en vue du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) de 2025 souligne un contraste saisissant entre des ambitions internationales et une réalité nationale pour le moins préoccupante. Alors que la Confédération Africaine de Football (CAF) a décidé de repousser le début du tournoi à août prochain, la décision des autorités de maintenir un stage à l’étranger soulève de nombreuses interrogations. Peut-on vraiment se permettre d’investir dans une préparation à l’international alors que le championnat national est à l’arrêt ?

### Une décision contestée

L’annonce d’un stage de deux semaines à Dubaï fait suite à un communiqué du comité de normalisation de la Fédération Congolaise de Football Association (Fecofa) qui a demandé la suspension du calendrier du championnat national. Cette situation a provoqué une réaction collective des clubs, notamment des Aigles du Congo, qui ont refusé de libérer leurs joueurs. Ce climat de mécontentement met en lumière une fracture entre les dirigeants du football et les clubs, mais également les fervents supporters qui attendent avec impatience la reprise des compétitions locales.

Pour comprendre cette dynamique, il convient d’examiner les raisons qui motivent le choix des Émirats Arabes Unis comme destination de préparation. Dubaï se présente comme un carrefour culturel et sportif de premier plan, mais est-ce le lieu idéal pour affiner les compétences des joueurs congolais, déjà confrontés à des défis logistiques et infrastructurels dans leur propre pays ?

### Investissements inappropriés ?

Il est nécessaire de remettre en question les choix d’investissements dans des stages à l’étranger quand la réalité sur le terrain est bien différente. Les clubs congolais sont en proie à de nombreuses difficultés, parmi lesquelles le manque d’infrastructures adéquates et la gestion précaire de leurs ressources financières. En poursuivant cette route vers l’internationalisation à tout prix, la fédération pourrait faire le choix de négliger les bases essentielles du développement du football au Congo.

À titre de comparaison, prenons le cas du Ghana, pays où le gouvernement a misé sur la construction d’infrastructures pour soutenir son équipe nationale sur le long terme. Au lieu de se concentrer exclusivement sur des déplacements coûteux pour des stages à l’étranger, les autorités ghanéennes ont développé des programmes amateurs, permettant d’identifier et de promouvoir des talents locaux. Ce contraste soulève une question fondamentale : le football congolais peut-il évoluer sans un socle solide de talent nourri par un championnat florissant ?

### Les attentes des supporters

Pour la base, la passion du football en République Démocratique du Congo ne faiblit pas, mais elle se heurte à des frustrations grandissantes. Les familles soutiennent leurs clubs locaux, espérant voir émerger des talents capables d’y briller à l’international. Le fait de prolonger la suspension des compétitions nationales au profit d’un stage à l’étranger pourrait encore plus éroder la confiance des supporters. Les clubs et leurs dirigeants doivent être attentifs à l’avis des fans, car dans le football, l’engagement des supporters est crucial pour l’avenir.

### Vers un football durable

Pour revitaliser le football local, il serait judicieux d’allier aspirations internationales et renforcement des ligues nationales. De nombreux pays d’Afrique ont prouvé que les performances internationales s’appuient sur des ligues solides. L’exemple de la Tunisie, qui a investi dans son championnat local tout en offrant des opportunités à ses joueurs à l’extérieur, pourrait servir de modèle. Ce faisant, il ne s’agit pas seulement d’un sport, mais d’un pilier de développement économique et social qui doit être soutenu.

### Conclusion

En politique et en sport, il est parfois nécessaire de réévaluer les priorités. Le stage à Dubaï peut sembler séduisant sur le papier, mais il souligne aussi une dissociation inquiétante entre l’élite du football et la réalité des clubs. Pour donner un nouveau souffle au football congolais, un juste équilibre doit être trouvé entre les ambitions internationales et l’investissement dans une dynamique locale solide. En partenariat avec les clubs, les autorités doivent se concentrer sur la mise en place d’un environnement propice à l’éclosion de jeunes talents, tout en sachant qu’une équipe bien préparée localement peut être la clé de succès lors des compétitions internationales.