Comment la RDC peut-elle préserver sa souveraineté face aux agressions rwandaises tout en appelant à une solidarité internationale ?

**Titre : RDC : Une Souveraineté Menacée et un Appel à une Solidarité Équitable**

Le président congolais Félix Tshisekedi a récemment souligné la nécessité d
**Title: La République Démocratique du Congo face aux tensions régionales : Une demande de soutien authentique ou une exigence de souveraineté ?**

Le 18 janvier dernier, lors d’une cérémonie marquée par des échanges de vœux au Palais de la Nation à Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a exprimé avec force la position de la République Démocratique du Congo (RDC) concernant les agressions répétées du Rwanda. Cette intervention n’a pas seulement pour but de rappeler l’urgence de la situation sécuritaire en RDC, mais soulève également beaucoup de questions sur la nature même du soutien international dont le pays a besoin pour naviguer dans un contexte régional tendu.

Au cœur de son message, la demande de sanctions immédiates contre le Rwanda et sa ferme opposition à tout dialogue avec le M23, groupe qualifié de « terroriste ». En affirmant que la RDC « ne demande pas de l’aide ; elle exige une solidarité juste et équitable », Tshisekedi touche du doigt un des points névralgiques des relations entre les États, notamment en période de crise : la perception de la souveraineté d’un pays par ses pairs internationaux.

Historiquement, la RDC a toujours été à la croisée des chemins entre la nécessité d’une aide humanitaire immédiate et le respect de sa souveraineté. En effet, les leçons des conflits passés, notamment celles initiées par l’ethnicité et les interventions extérieures, n’ont pas échappé à Tshisekedi et son gouvernement. De plus en plus, l’État congolais se tourne vers une approche axée sur le respect mutuel entre nations, où l’aide extérieure ne se transforme pas en une dépendance ou une ingérence manifeste.

Statistiquement, les conflits armés dans la région des Grands Lacs, surtout ceux impliquant le Rwanda, révèlent un escalade des violences allant de pair avec une intensification des interventions étrangères, souvent perçues comme une forme de néocolonialisme. Selon les rapports des Nations Unies, les pertes humaines causées par le M23 et les milices

insurrectionnelles dépassent les 10 000 victimes rien que pour l’année 2023, rendant la position de Tshisekedi sur ce sujet encore plus pertinente et urgente.

En se positionnant fermement contre toute forme de négociation avec le M23, Tshisekedi rappelle aussi la nécessité d’une mémoire collective. Pour la RDC, faire table rase de son histoire serait à la fois une trahison aux victimes des violences passées et un dangereux précédent dans le traitement des groupes armés. Ce refus de négocier avec des « terroristes » peut être perçu non seulement comme une position morale, mais aussi comme une stratégie pragmatique pour asseoir l’autorité de l’État et rétablir la sécurité robuste, gage d’une paix durable.

Sur le plan international, la réaction des diplomates présents à la cérémonie semble traversée par une certaine ambivalence. Faute d’actions concrètes, les condamnations verbales des pratiques rwandaises – bien qu’importantes pour l’opinion publique – sont souvent interprétées comme des gestes superficiels. La question se pose alors : la communauté internationale peut-elle réellement garantir une réponse efficace aux crises régionales tout en respectant l’autonomie décisionnelle d’un pays souverain ? Les sanctions financières ponctuelles contre les responsables du Rwanda appelées par Tshisekedi se heurtent à la logique d’une géopolitique complexe, où de nombreux acteurs ont des intérêts divergents.

S’il est indéniable que la RDC a besoin d’un soutien intérieur et extérieur accrus pour faire face à cette crise, il est crucial que ce soutien ne soit pas perçu comme une solution unique pour résoudre des problèmes systémiques ancrés dans des siècles d’iniquité régionale et des enjeux historiques. Le souhait de Tshisekedi d’un soutien fondé sur le respect de la souveraineté pourrait également servir de modèle pour d’autres pays confrontés à des défis similaires.

En outre, les défis économiques et humanitaires que la RDC subit actuellement soulèvent un débat sur la nécessité d’une approche holistique pour établir la paix. Il ne suffit pas de lutter contre des groupes comme le M23 ; il est essentiel de s’attaquer aux causes profondes qui alimentent l’instabilité. La coopération internationale peut alors prendre la forme d’investissements en éducation, santé, économie locale et infrastructures, plutôt qu’une simple intervention militaire ou des sanctions.

Pour conclure, si la déclaration de Tshisekedi peut sembler provocante dans un paysage international déjà chargé, elle ouvre également la voie à une réflexion plus large sur la manière dont les relations entre les États doivent évoluer afin d’inclure non seulement des considérations de sécurité, mais aussi des dimensions d’autonomie, de soutien mutuel et de respect des droits des nations. La RDC se trouve à un carrefour décisif de son histoire, où la contamination des discours diplomatiques par des vérités inconfortables pourrait constituer la clé d’une paix réellement durable.