Pourquoi l’attaque à Makoko révèle-t-elle l’urgence d’une intervention internationale face à la crise sécuritaire au Nord-Kivu ?

**La région du Nord-Kivu à nouveau sous les feux de l’actualité : une situation de crise humanitaire se profile à l’horizon**

Le 15 janvier 2025, le village de Makoko, situé dans la province du Nord-Kivu, a été le théâtre d’une incursion tragique attribuée aux quasi-invisibles Forces Démocratiques Alliées (ADF). Une dizaine de victimes, dont le Mwami du groupement Bulengya, a mis en lumière la fragilité d’un territoire souvent en proie à des violences indiscriminées. Si cet événement peux sembler un incident isolé dans le rapport complexe des tensions sécuritaires dans la région, il apparaît en réalité comme un révélateur inquiétant d’une crise humanitaire en cours qui gagne du terrain.

### Une insécurité galopante et un système de défense au bord de l’effondrement

L’attaque des ADF à Makoko est symptomatique d’une dynamique plus large. Le colonel Kiwewa Mitela, administrateur militaire du territoire de Lubero, a confirmé que deux corps avaient été retrouvés, mais des témoignages sur le terrain évoquent une tragédie bien plus grande. La violence des ADF, qui a causé plus de 50 morts rien que le mois dernier, fait ressortir des enjeux cruciaux : l’efficacité des forces armées, la stratification des différents groupes armés, et la résistance – ou parfois l’absence de mobilisation – de la communauté internationale.

Selon des experts en géopolitique, la crise du Nord-Kivu ne peut pas être comprise sans analyser les méandres politiques et socio-économiques qui l’entourent. Par ailleurs, les forces de sécurité, bien qu’elles se déploient à proximité, semblent être dans l’impossibilité de protéger la population. À plusieurs reprises, des témoignages d’actes de bravoure ont été contrés par une incapacité à contenir l’ennemi, suscitant des interrogations profondes sur l’entraînement et les ressources de l’armée en place.

### Le rôle négligé de la société civile et le défi de l’union

Les craintes exacerbées des populations locales sont en partie dues à une absence catastrophique de communication et de coordination. Le président de la jeunesse dans le Baswagha, César Kambale Mughutha, évoque la nécessité de soutenir des actions de sensibilisation. La société civile apparaît comme un acteur souvent sous-estimé, alors qu’elle pourrait être un vecteur clé de mobilisation. En favorisant une dynamique de coopération avec les autorités locales et nationales, elle pourrait être à la pointe d’une réponse citoyenne à cette crise qui s’enlise.

Comparativement, dans d’autres régions confrontées à des insurrections, comme certaines zones du Moyen-Orient, nous avons vu des retours d’expérience où la société civile a réussi à reprendre en main la sécurité de leurs communautés en créant des réseaux de vigilance. Ces réseaux, alimentés par une confiance renouvelée en leurs ressources, ont permis de diminuer les violences.

### Une urgence humanitaire à l’horizon

Ce qui pourrait être qualifié d’embuscade meurtrière à Makoko n’est pas qu’un simple fait divers localisé; cela annonce une possible exacerbation de la crise humanitaire. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la région est déjà caractérisée par un manque d’accès aux soins médicaux, en plus d’une insécurité alimentaire grandissante. L’effondrement des activités socio-économiques, rapporté par des sources indépendantes, entraîne une spiralisation de la pauvreté et une hausse des besoins critiques.

Le secteur humanitaire avertit que des millions de personnes pourraient se retrouver contraintes de fuir des terres qui deviennent de plus en plus périlleuses. Une situation similaire a été observée lors de la crise syrienne, où des conflits prolongés ont eu un impact dramatique sur des foules entières de populations civiles, souvent abandonnées à elles-mêmes ou aux mains de groupes armés.

### Les conséquences géopolitiques pour la région de l’Afrique centrale

À un niveau plus global, les répercussions de cette violence ne se limitent pas à un simple problème intérieur. Le Nord-Kivu est situé dans une région stratégique qui se projette vers les enjeux transnationaux comme l’immigration, le commerce illégal et la stabilité économique de pays voisins. La négligence de cette crise pourrait entraîner une contamination dans d’autres provinces, mais également chez les nations frontalières comme le Rwanda et l’Ouganda.

### Conclusion : appel à l’action

En conséquence, la situation actuelle à Makoko interpelle non seulement l’armée, mais aussi la communauté internationale, qui doit prendre des mesures proactives avant qu’un véritable désastre humanitaire ne survienne. Les autorités doivent lutter contre le silence qui précède souvent les tempêtes, en rétablissant un dialogue continu avec les acteurs locaux et en mobilisant les ressources nécessaires pour empêcher que les répétitions tragiques de tels incidents ne deviennent la norme.

Dans une période où l’indifférence pourrait être à la rue voisine, nous devons nous rappeler que chaque perte humaine représente un équilibre fragile dans une région déjà sur le fil du rasoir. Une rédaction régionale responsable, comme Fatshimetrie, doit s’interroger sur les systèmes en place et rendre compte des souffrances infligées, rappelant ainsi l’urgence d’intervenir pour un retour à la paix et à la sécurité.