Comment Nawaf Salam peut-il transformer le Liban face à la crise et à une gouvernance fragile ?

### Une Nouvelle Ère pour le Liban avec Nawaf Salam

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### Une Nouvelle Ère pour le Liban : La Désignation de Nawaf Salam comme Premier Ministre

L’ascension de Nawaf Salam à la tête du gouvernement libanais inaugure une période qui pourrait être déterminante pour le pays du cèdre. Cette nomination, survenue après l’élection du président Joseph Aoun, ne se contente pas d’être un simple changement de figures politiques ; elle reflète également une conjoncture complexe qui pourrait redéfinir l’architecture politique et sociale du Liban.

#### Un Parcours Éloquent

Nawaf Salam n’est pas un inconnu sur la scène internationale. Ancien juge à la Cour internationale de justice (CIJ), il a récemment présidé à des affaires de grande envergure, notamment celle où l’Afrique du Sud accuse Israël de génocide. Sa légitimité sur le plan international pourrait être un atout majeur pour le Liban, un pays qui a subi des critiques récurrentes quant à ses normes de gouvernance et d’intégrité politique. Les précédents dirigeants se sont souvent heurtés à des allégations de corruption et d’inefficacité, faisant de la réputation de Salam un élément potentiellement revitalisant.

#### Siv. Une Répartition Confessionnelle Fragile

Le paysage politique libanais repose sur un système confessionnel fragile, où le pouvoir est partagé entre différentes sectes religieuses. Salam, en tant que sunnite, est l’un des rares à pouvoir revendiquer le poste de Premier ministre. Néanmoins, son soutien paraît limité parmi les factions chiites, et la réticence des députés chiites pourrait suggérer une opposition concentrée et significative qui émergera lors des négociations gouvernementales. L’absence d’un appui chiite pourrait affaiblir son autorité dès les débuts de son mandat, rendant difficile l’application de réformes pourtant prometteuses.

#### Une Chance de Réforme?

Salam est perçu comme un réformiste par plusieurs acteurs du paysage politique. Dans un pays en proie à des crises économiques et sociales sans précédent, l’intonation réformatrice pourrait donner l’espoir d’un renouveau. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : le taux de pauvreté au Liban a grimpé à près de 80% et le pays a vu sa monnaie se dévaluer de 90% en quelques années. Comment Salam pourra-t-il mobiliser les ressources internationales, notamment la communauté internationale qui avait conditionné son aide à des réformes clés, comme la transparence budgétaire et la lutte contre la corruption?

La relation avec des pays régionaux, en particulier l’Arabie Saoudite qui a soutenu l’élection d’Aoun, pourrait être un levier. Dans le contexte actuel, où les alliances régionales sont plus que jamais instables, la capacité de Salam à positionner le Liban en tant qu’acteur positif sur la scène internationale sera cruciale.

#### Le Poids des Alliances

La réaction de l’alliance Hezbollah-Amal à la nomination de Salam souligne les tensions persistantes dans la politique libanaise. Les déclarations de Mohammad Raad, leader du bloc parlementaire de Hezbollah, concernant la « division » que cette décision entraîne, Illustrent les craintes de la marginalisation d’un groupe puissant qui a longtemps influencé la direction politique du Liban. Par ailleurs, le contexte géopolitique où l’Iran joue un rôle clé via Hezbollah pourrait compliquer les efforts de Salam pour établir un cadre gouvernemental stable.

#### Une Vision à Long Terme

Si la désignation de Nawaf Salam représente un espoir de renouveau pour le Liban, elle pose également des questions sur la durabilité de son mandat face à un environnement politique chaotique. L’intérêt de la communauté internationale, couplé à une volonté de réforme interne, pourrait tracer la voie à des solutions nouvelles et audacieuses.

En définitive, la nomination de Nawaf Salam comme Premier ministre pourrait soit s’avérer être un tournant historique pour le Liban, soit devenir une note discordante dans un ensemble politique déjà ébréché. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si sa vision réformiste pourra véritablement prendre forme dans un paysage politique complexe, où les enjeux internes et externes s’entremêlent, mettant ainsi à l’épreuve sa capacité à rassembler les différentes factions du pays autour d’un projet commun.