Comment la RDC peut-elle surmonter le scepticisme autour des promesses budgétaires de 2025 ?

**Vers un Équilibre Budgétaire en RDC : Promesses et Défis**

Le récent échange du premier vice-président de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo, Isaac Jean-Claude Tshilumbay, sur les orientations budgétaires de 2025 soulève à la fois espoir et scepticisme. Alors qu
**Titre : Vers une Nouvelle Équilibre Budgétaire en République Démocratique du Congo ? Une Analyse des Déclarations du Premier Vice-Président de l’Assemblée Nationale**

Dans le cadre d’une démocratie en pleine mutation, la gestion des finances publiques reste un enjeu capital pour toute nation. Le 14 janvier, lors de l’émission « Parole aux auditeurs » sur Radio Okapi, Isaac Jean-Claude Tshilumbay, premier vice-président de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo (RDC), a abordé en détail le budget national pour l’exercice 2025. À travers ses déclarations, il a tenté de contrecarrer l’idée que les institutions politiques accaparent la majorité des ressources financières de l’État. Mais dans quelle mesure ces affirmations reflètent-elles la réalité budgétaire du pays ?

### Une Répartition Symétrique : Vers un Soin Accru aux Secteurs Sociaux

En se focalisant sur les investissements réalisés dans des secteurs névralgiques comme l’éducation et la santé, Tshilumbay a mis en avant une amélioration significative des ressources allouées. Cette approche est particulièrement cruciale alors que la RDC lutte avec des défis monumentaux, notamment un taux d’alphabétisation qui stagne aux alentours de 77 % selon les données de l’UNESCO et un système de santé qui peine à couvrir les besoins fondamentaux de la population.

L’accroissement budgétaire accordé à l’éducation et à la santé pourrait bien être le signe d’un changement de cap. Compte tenu des critiques incessantes sur l’inefficacité des politiques sociales, une dynamique qui s’inscrit dans l’optique de la couverture santé universelle, projet phare du chef de l’État, pourrait engendrer un impact positif à long terme, à condition d’être mis en œuvre efficacement.

### L’Engagement envers l’Agriculture : Un Virage Stratégique ?

Un autre point soulevé par le vice-président est l’investissement dans l’agriculture. Dans un pays où 70 % de la population vit de l’agriculture, ces moyens supplémentaires pourraient offrir un souffle nouveau pour un secteur souvent négligé au profit des industries primaires ou de l’extraction de ressources. En effet, la mise en œuvre de stratégies agricoles viables est décisive pour atteindre la sécurité alimentaire, mais aussi pour réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

Si cette tendance d’affectation de moyens financiers est maintenue, on pourrait s’attendre à ce que l’agriculture devienne non seulement un secteur de subsistance, mais aussi un véritable moteur de l’économie congolaise. Des statistiques montrent que l’augmentation de l’investissement agricole pourrait générer jusqu’à 5,5 % de croissance à l’échelle nationale, une équation à considérer avec attention.

### Le Programme 145 Territoires : Une Vision Ambitieuse ?

Tshilumbay a également défendu le Programme 145 territoires, un plan qui vise à mieux répartir les ressources et améliorer l’accès aux services dans des zones souvent négligées. Cette initiative pourrait contribuer à réduire la disparité entre les différentes provinces, une question qui a suscité de vives critiques dans le passé. Cependant, il est impératif de vérifier l’efficacité de sa mise en œuvre.

Souvent, les projets ambitieux en République Démocratique du Congo se heurtent à des obstacles tels que la corruption ou le manque de coordination entre les différentes entités gouvernementales. La transparence dans l’allocation des ressources et un suivi rigoureux de l’avancement des projets seront donc cruciaux pour garantir que cet ambitieux programme ne succombe pas aux pièges du passé.

### Une Communication Transparente : Le Chiffre comme Écho du Réel

Ce que Tshilumbay appelle une « problématique d’information » mérite d’être exploré plus profondément. Si les députés ont véritablement réussi à diversifier la répartition budgétaire, il est essentiel que le public soit non seulement informé, mais également éduqué à comprendre ces changements. La transparence et l’accessibilité des données budgétaires aux citoyens peuvent transformer une méfiance croissante en un soutien populaire à ces initiatives.

Le site officiel du budget national, facilement accessible par tous, pourrait jouer un rôle clé à cet égard. Cela permettra non seulement de geyser l’opacité qui entoure souvent la gestion budgétaire dans le pays, mais ouvrira également la voie à une société civile active et investie dans les affaires de l’État.

### Conclusion : Une Lueur d’Espoir ou un Mirage Budgétaire ?

Les déclarations d’Isaac Jean-Claude Tshilumbay peuvent être perçues comme une promesse d’un avenir financier plus équilibré, surtout dans les secteurs cruciaux pour le développement humain. Cependant, la vigilance est de mise. Les chiffres présentés doivent être analysés dans un cadre plus large, tenant compte des réussites et surtout des échecs historiques.

L’avenir économique de la République Démocratique du Congo dépendra en fin de compte de la capacité des autorités à transformer ces promesses budgétaires en une réalité palpable pour les Congolais. La route vers une véritable réforme budgétaire est truffée d’obstacles, mais elle peut aussi être jalonnée de succès si le dialogue et la transparence deviennent les maîtres-mots de la gouvernance. La balle est désormais dans le camp du gouvernement, de l’Assemblée nationale mais surtout des citoyens congolais.