Quelle dynamique pour les relations Sénégal-Mauritanie après la visite d’Ousmane Sonko ?

**Vers une Nouvelle ère de Coopération entre le Sénégal et la Mauritanie : La Visite de Sonko comme Point de Départ**

La récente visite de trois jours du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, en Mauritanie marque un tournant décisif dans les relations entre ces deux nations ouest-africaines. En annonçant la création d
**Bilan d’une Visite au Service de la Coopération : Vers une Nouvelle Era entre le Sénégal et la Mauritanie ?**

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a récemment conclu une visite de trois jours en Mauritanie, marquant ainsi un tournant significatif dans les relations diplomatiques entre ces deux voisins ouest-africains. En effet, cette visite, couronnée d’annonces prometteuses, pourrait bien être le catalyseur d’une coopération renforcée entre le Sénégal et la Mauritanie, dont les intérêts communs semblent de plus en plus alignés sur le plan économique et stratégique.

La création d’un comité pour l’achèvement du pont de Rosso, annoncé par Sonko lors de sa rencontre avec son homologue mauritanien, Moctar Ould Diay, ne fait pas que répondre à un besoin d’infrastructure essentiel. Elle symbolise également une volonté de dépasser les retards accumulés dans les projets d’infrastructures communs et d’apporter une réponse efficace à la croissance des échanges entre les deux pays. À ce jour, seuls 30 % des travaux du pont ont été réalisés, un chiffre révélateur des défis auxquels les deux nations ont dû faire face. Comparativement, des projets similaires dans d’autres régions de l’Afrique de l’Ouest, tels que le pont de l’amitié entre le Ghana et le Burkina Faso, ont connu une avancée plus rapide, illustrant un certain manque de coordination dans la mise en œuvre des chantiers régionaux au sein de l’espace UEMOA.

L’importance de ce pont – qui jouera un rôle clé dans le renforcement des connexions transport et logistique entre le Sénégal et la Mauritanie – se reflète également dans les ambitions économiques des deux états. Le développement de l’industrie pétrolière et gazière, un secteur en plein essor, représente un autre volet crucial de cette coopération. L’accord signé le 13 janvier sur la création d’emplois et la formation de main-d’œuvre spécialisée doit également être considéré comme un investissement dans l’avenir des deux pays, un domaine dans lequel ils peuvent s’inspirer d’exemples tels que ceux des Emirats Arabes Unis qui ont, grâce à une gestion prospective des ressources, réussi à développer une expertise locale dans un secteur hautement technique.

La réunion entre Sonko et Ould Ghazouani, ainsi que les réunions bilatérales entre les ministres des Intérieur, des Affaires étrangères et des Transports, vient renforcer l’idée que les deux pays souhaitent se parler d’une seule voix sur la scène internationale. Le contexte régional, marqué par des enjeux sécuritaires croissants et une instabilité ambiante, appelle à davantage de solidarité entre nations voisines. De ce point de vue, la récente rencontre à Nouakchott peut être perçue comme une réaction proactive à ces menaces, une entente qui va au-delà des simples accords économiques pour aborder des questions de sécurité commune.

La création d’un secrétariat sénégalo-mauritanien et d’un bureau de coopération dédié pourrait également être vue comme un modèle pour d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Un tel cadre pourrait permettre d’éviter les lourdeurs administratives et d’accélérer la mise en œuvre des accords, déjà observés dans d’autres initiatives similaires, tel que le traité de l’OMVS (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal). Cela pourrait offrir un terrain fertile pour des préfigurations pratiques d’une véritable intégration sous-régionale.

Enfin, il est intéressant de faire une réflexion sur le poids de la diplomatie culturelle et sociale dans cette nouvelle ère de coopération. Les échanges culturels, universitaires et sociaux ont souvent été négligés dans le cadre des relations bilatérales, mais représentent un levier fondamental pour créer une vraie compréhension mutuelle et renforcer les liens entre les peuples. En intégrant ces dimensions dans leurs stratégies de coopération, le Sénégal et la Mauritanie ne se contenteront pas de bâtir des infrastructures physiques, mais également de cimenter des liens humains durables.

Ainsi, l’annonce par Ousmane Sonko de la création d’un comité pour terminer le pont de Rosso et de la formation d’une main-d’œuvre qualifiée dans le secteur pétrolier marque le début d’une nouvelle dynamique entre le Sénégal et la Mauritanie. Dans un environnement international complexe, l’adoption simultanée d’une approche collective en matière d’infrastructure, de sécurité et d’intégration humanitaire est plus que jamais nécessaire. Les prochaines étapes détermineront si cette ambition se concrétisera véritablement pour le bénéfice mutuel des deux nations.