**Une Transition Économique Cruciale : John Mahama Face aux Défis du Ghana**
Le 7 janvier 2024, John Mahama, récemment élu président du Ghana, prendra ses fonctions dans un contexte marqué par des espoirs mais aussi par des défis économiques colossaux. Au-delà de l’enthousiasme suscité par sa victoire électorale, ce moment est gravé dans la mémoire collective comme une opportunité pour redresser un pays confronté à des difficultés économiques persistantes. Alors que Mahama s’apprête à prêter serment, il est essentiel d’explorer l’ampleur de la crise économique, ses causes sous-jacentes et les enjeux qui attendent le nouveau chef de l’État.
### Un État Économique Paradoxal : Croissance et Inflation
C’est un paradoxe que peu d’autres nations en Afrique de l’Ouest connaissent aussi bien que le Ghana : malgré une croissance projetée à plus de 6 % l’an dernier, alimentée en grande partie par le secteur extractif, le pays se trouve en proie à une inflation alarmante, atteignant plus de 23 % en novembre 2023. Cette situation, où les indicateurs de croissance coexistent avec une hausse vertigineuse des prix, crée une dichotomie économique qui a des répercussions sur la vie quotidienne des Ghanéens.
Cette inflation est principalement le résultat d’une combinaison de facteurs globaux et nationaux : la guerre en Ukraine, qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement, et les déficits budgétaires chroniques aggravés par la mauvaise gestion des ressources publiques. Les denrées alimentaires, notamment le riz, les tomates et les oignons, sont devenues parmi les plus onéreuses de la région. Comparativement, des pays voisins comme le Burkina Faso ou la Côte d’Ivoire ont maintenu une inflation alimentaire plus modérée, soulignant une gestion moins rigide des marchés locaux. Ce constat crée une pression particulièrement vive sur les familles ghanéennes déjà marquées par un chômage élevé et des salaires stagnants.
### Une Restructuration de la Dette : Un Sursaut Nécessaire
Le Ghana, qui fait face à un défaut de paiement depuis 2022, se lance dans un processus de restructuration de sa dette. Bien que cette initiative soit cruciale pour accéder à des financements à des taux plus abordables, son succès dépendra de la capacité de Mahama à instaurer des politiques qui non seulement restaurent la confiance des investisseurs mais aussi favorisent un climat économique plus stable et inclusif.
Historiquement, d’autres pays africains tels que le Zambie ou le Mozambique ont également dû restructurer leur dette, avec des succès variés. Les cas de ces nations montrent que, bien que la restructuration soit nécessaire, les conséquences à long terme sur le développement socio-économique dépendent fortement des réformes internes adoptées. Mahama devra naviguer entre les attentes des créanciers internationaux et celles des citoyens ghanéens, souvent en désaccord sur les priorités budgétaires.
### Promouvoir une Économie Résiliente et Équitable
Il est impératif pour Mahama de se concentrer non seulement sur des mesures d’austérité à court terme mais aussi sur des initiatives à moyen et long terme qui favorisent une économie résiliente et inclusive. Ceci inclut la diversification de l’économie en soutenant les secteurs non extractifs tels que l’agriculture, le tourisme et la technologie.
L’exemple du Rwanda peut servir d’inspiration. Ce pays a misé sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour transformerl’économie, attirant les investissements étrangers tout en développant des programmes sociaux visant à réduire la pauvreté. Pour le Ghana, des investissements dans l’éducation technique et la formation professionnelle pourraient s’avérer cruciaux pour répondre au taux de chômage élevé, en dotant la population de compétences adaptées à un marché en rapide évolution.
### Conclusion : Une Épreuve de Feu pour John Mahama
Le mandat de John Mahama, qui débute dans un contexte économique tumultueux, représente une occasion sans précédent pour redéfinir le parcours économique du Ghana. Il lui faudra faire preuve de courage et d’innovation pour engager des réformes dont le pays a tant besoin. Les regards seront tournés vers lui le 7 janvier et au-delà, car cette nouvelle présidence est un moment charnière qui pourrait bien redessiner l’avenir du Ghana, tant sur le plan économique qu’individuel pour ses habitants. En fin de compte, le peuple ghanéen espère que Mahama saura transformer les défis présents en opportunités futures, tout en veillant à ce que la croissance économique profite véritablement à tous.
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