Pourquoi les enseignants de Kungu menacent-ils de boycotter les cours et que révèle cette crise sur le système éducatif en RDC ?

### Enseignants en Grève à Kungu : Une Crise qui Révèle les Failles du Système Éducatif Congolais

En janvier 2025, la menace d
### Enseignants en Grève à Kungu : Une Réflexion sur les Défaillances du Système Éducatif de la RDC

En ce début d’année 2025, la situation des enseignants du territoire de Kungu, au Sud-Ubangi, jette une lumière alarmante sur l’état du système éducatif en République Démocratique du Congo (RDC). Alors que la reprise des cours est prévue pour le 6 janvier, les enseignants, qui n’ont pas perçu leurs salaires de novembre et décembre 2024, menacent de boycotter cette rentrée scolaire. Ce conflit met en exergue non seulement les difficultés vécues par les professionnels de l’éducation, mais aussi les failles systémiques qui plombent l’ensemble de l’institution éducative congolaise.

### Une Injustice Rémanente

Le constat est accablant : des enseignants, en première ligne pour former les générations futures, se trouvent dépossédés de leur juste rémunération. Cette situation n’est pas exceptionnelle, mais s’inscrit dans un cycle de crise économique et de gestion défaillante des ressources publiques en RDC. Le non-paiement des salaires est un sujet récurrent qui ravive les tensions entre enseignants et autorités, alimentant un climat de méfiance et de frustration. Selon une étude récente, près de 35 % des enseignants en RDC n’ont pas reçu de salaire régulier pendant plusieurs mois en 2024, illustrant un problème endémique de financement du secteur éducatif.

### Des Réclamations Transparente

Cela fait plus de quatre ans que les professionnels de l’éducation de Kungu réclament la délocalisation des paiements de l’IFODE (Institut de Formation et de Développement) vers un opérateur fiable. Face à l’inaction des autorités, les enseignants expriment une déception profonde, renforcée par le silence pesant qui étreint leurs revendications. Le simple fait de traverser les fêtes de fin d’année sans compensation financière est un indicateur révélateur de l’absence d’un réel soutien gouvernemental à l’égard des personnels éducatifs, qui constituent le pilier de l’avenir du pays.

### Comparaison avec d’autres Contextes

À titre de comparaison, dans d’autres pays en développement, comme le Rwanda ou le Ghana, des réformes audacieuses ont été mises en place pour garantir la stabilité des salaires des enseignants, malgré des défis économiques similaires. Ces pays ont opté pour des partenariats avec des institutions privées pour améliorer l’efficacité des paiements et garantir des services éducatifs à coût réduit. Une approche semblable pourrait être envisagée en RDC, permettant non seulement de sécuriser les rémunérations mais également d’accroître la qualité de l’enseignement et de favoriser un environnement propice à l’apprentissage.

### Un Appel à l’Action Gouvernementale

La situation à Kungu appelle donc une réflexion sérieuse de la part des décideurs congolais sur l’importance du rôle des enseignants. Le gouvernement doit agir rapidement, non seulement pour régler ces arriérés de salaires, mais également pour instaurer des réformes structurelles en matière de gestion des ressources éducatives. La transparence dans le processus de paiement et une réévaluation des mécanismes de financement de l’éducation deviennent cruciales.

### Conclusion : Un Avenir Éducatif à Reconstruire

Il est impératif que l’État congolais reconnaisse l’enseignement comme une priorité nationale et mette en place des solutions durables pour éviter que de tels épisodes ne se reproduisent. Les élections récentes ont démontré le potentiel de changement dans la gouvernance, mais celui-ci doit se traduire par des actions concrètes. Garantir des conditions de travail adéquates et des salaires justes aux enseignants doit être une priorité, car ce sont eux qui construireont les fondations d’un avenir plus brillant pour la République Démocratique du Congo. Si les enseignants de Kungu décident de ne pas reprendre les cours, les conséquences sur l’éducation et la société seront néfastes à long terme. Au-delà des mots, un engagement sincère est nécessaire pour restaurer la confiance et le respect des attentes de la communauté éducative.