Assistants parlementaires en RDC : un appel urgent à la reconnaissance et à la réforme pour une démocratie plus juste

**Les Assistants Parlementaires Congolais : Lutte pour la Reconnaissance et Équité au Sein de l’Assemblée Nationale**

Le 2 janvier 2025, à Kinshasa, une déclaration percutante a été émise par le Collectif des Assistants Parlementaires, dénonçant un traitement jugé injuste de la part de Vital Kamerhe, Président de l’Assemblée nationale. Alors que le pays aspire à une gouvernance transparente et équitable, les revendications des assistants parlementaires soulèvent non seulement des questions sur la reconnaissance de leurs droits, mais aussi sur l’efficacité et l’intégrité des institutions qui les emploient.

À première vue, le contenu de la déclaration souligne les manquements réglementaires, notamment la non-nomination des assistants parlementaires, non conforme aux articles 115 et 69 du règlement intérieur de la chambre basse. Pourtant, si l’on creuse un peu plus, ces revendications sont le reflet d’une problématique plus profonde : la reconnaissance de la valeur des assistants au sein de la structure parlementaire et leur rôle clé dans le fonctionnement démocratique d’un pays.

### Un Rôle Sous-Estimé

Les assistants parlementaires jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement quotidien de l’Assemblée nationale. Ils sont non seulement des facilitateurs des activités des députés, mais aussi des interlocuteurs entre le parlement et les citoyens. Dans un pays comme la République Démocratique du Congo, où les enjeux socio-politiques sont d’une complexité sans précédent, leur travail mérite une attention particulière. En effet, ces collaborateurs sont souvent ceux qui mènent des recherches, préparent des propositions de loi et assurent le suivi des engagements des députés envers leurs électeurs.

Ainsi, la non-reconnaissance de leur statut et leurs conditions de travail soulève la question de la valorisation des ressources humaines dans les institutions publiques. Une attitude de négligence envers cette catégorie professionnelle pourrait avoir des répercussions directes sur l’efficacité de l’action parlementaire elle-même.

### Des Données Économiques Concrètes

L’impact économique de cette situation ne doit pas être sous-estimé. En 2023, un rapport de la Commission Économique pour l’Afrique (CEA) a signalé que le budget alloué à l’Assemblée nationale représentait environ 2% du PIB national. Dans ce contexte, il apparaît curieux que les fonds, allant jusqu’à des primes importantes, ne parviennent pas à ceux qui sont pourtant au cœur de la machine parlementaire. Ce manque de compensation est fort en dissonance avec l’importance proclamée des assistants dans l’exercice démocratique.

D’autant plus que la crise de confiance actuelle au sein des institutions peut être attribuée à ce manque de clarté et de réactivité dans la gestion des ressources humaines. À la lumière de statistiques récentes, un pays où 70% de la population vit avec moins de 1,90 dollar par jour, il devient impératif de s’assurer que ceux qui servent les intérêts du peuple soient justement récompensés.

### Vers une Réforme Structurale

Les revendications du Collectif, loin d’être de simples demandes individuelles, s’exposent comme un appel à une réforme plus large des pratiques administratives et des modalités de gestion des ressources humaines à l’Assemblée nationale. En instituant un cadre de dialogue ouvert et constructif, il serait possible d’aborder des questions essentielles telles que l’évaluabilité des performances des assistants, les stratégies de gestion des ressources humaines et les mécanismes de prévention de conflits d’intérêts.

Il pourrait également être envisagé la mise en place d’un programme de formation continue destiné aux assistants parlementaires afin d’augmenter leur efficacité à travers l’actualisation des savoirs et compétences nécessaires à un environnement de travail moderne. Une approche incorporant une vision d’avenir et d’institutionnalisation des droits des assistants garantirait une meilleure mobilisation et une revalorisation de leur statut professionnel.

### Conclusion : Un Objectif Commun

Le Collectif des Assistants Parlementaires ne demande pas seulement la reconnaissance de ses droits, mais également l’instauration d’un cadre dans lequel chacun, à l’intérieur de l’Assemblée nationale, pourra travailler dans des conditions dignes et justes. Le traitement inéquitable dont ils se disent victimes n’est pas seulement une question de rémunération : il engage la responsabilité entière du système politique congolais sur sa capacité à reconnaître et valoriser le travail de ceux qui sont souvent dans l’ombre.

La transition démocratique que la RDC entend mettre en place pour se structurer comme un état de droit ne peut se faire sans la prise en compte des multiples voix et fonctions qui composent son paysage institutionnel. La dignité des assistants parlementaires ne devrait pas être un sujet secondaire, mais bien un enjeu de premier plan dans la quête d’une gouvernance efficace et respectueuse des droits individuels. Leurs voix méritent d’être entendues, et leur mobilisation pourrait très bien jeter les bases d’un renouvellement structurel tant attendu au sein du parlement.