L’événement marquant de ce jour de Nativité à Kinshasa laisse transparaître un contraste surprenant qui suscite interrogations et réflexions. En errant dans les grandes artères de la capitale congolaise, aucun signe tangible de l’approche des festivités de Noël ne se laisse entrevoir. Habituellement illuminées par des décorations colorées, les places emblématiques de la ville telles que la Gare centrale ou la Place Victoire paraissent dépouillées de leur habit de fête.
La morosité ambiante qui se dégage de la capitale pourrait laisser croire à une ville blessée, marquée par les récentes intempéries qui l’ont frappée. Les rues jonchées de flaques d’eau, les ruelles abîmées, les caniveaux inondés et les détritus plastiques jonchant le sol semblent témoigner des ravages de récentes averses. Kinshasa semble presque avoir perdu son éclat habituel, plongée dans un désordre urbain contrastant fortement avec l’habituelle effervescence qui caractérise cette période de l’année.
Cependant, un rayon de lumière perce ce tableau sombre dans certains établissements privés de renom de la ville, tels que les hôtels de luxe, les banques et les supermarchés. Là, les décorations traditionnelles de Noël telles que les sapins, les guirlandes scintillantes et les luminaires apportent une touche de magie à l’atmosphère ambiante. Ces havres de festivités contrarient la morne réalité extérieure et offrent un refuge enchanté aux regards émerveillés des passants.
C’est également sur quelques édifices publics que l’esprit des fêtes semble avoir trouvé écho. La Caisse sociale d’épargne, le bâtiment de la direction générale de l’Office national des transports, parés de leurs décorations de Noël, donnent un souffle de vie et de convivialité à la grisaille ambiante. Ces oasis de lumière et de couleurs tranchent avec le paysage souvent terne et désolé de la capitale congolaise en cette période festive.
Au-delà de cette dualité saisissante, cette réalité contrastée interpelle sur la capacité des habitants de Kinshasa à puiser dans la magie de Noël malgré les épreuves. Elle rappelle que la force de la communauté réside dans sa capacité à illuminer les tristes jours de pluie par la chaleur de ses cœurs et le partage de moments de joie et de solidarité. Dans ce tableau mouvant, où se mêlent la mélancolie et la résilience, émergent le miracle de la fête et l’espoir d’un avenir meilleur, loin des tumultes passagers qui marquent le quotidien de la capitale congolaise.