Le projet du Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne (GERD) continue de susciter des développements et des controverses, mettant en lumière les enjeux complexes liés à la gestion des ressources en eau du Nil. Récemment, le professeur de géologie et de ressources en eau à l’Université du Caire, Abbas Sharaky, a révélé de nouveaux développements concernant le GERD.
Selon Sharaky, l’ouverture du gate du milieu du canal de décharge supérieur du GERD a été annoncée après l’arrêt répété des turbines. Cette décision a été prise à la suite d’une interruption des turbines pendant environ 100 jours après l’achèvement du cinquième stockage. Une fois les turbines remises en marche il y a quelques jours, des problèmes sont survenus, contraignant l’Éthiopie à rouvrir le gate du milieu du canal de décharge supérieur avec six portes, permettant un débit d’environ 50 millions de mètres cubes par jour, soit le même volume que le débit quotidien au GERD.
À ce jour, le niveau du barrage de la Renaissance reste stable à 538 mètres au-dessus du niveau de la mer, avec un stock total de 60 milliards de mètres cubes depuis le 5 septembre dernier.
Le spécialiste des ressources en eau a souligné que l’Égypte n’a aucun intérêt à opérer ou arrêter les turbines depuis plusieurs mois, car l’eau s’écoule soit des turbines, soit du canal de décharge.
Les tensions entre Le Caire et Addis-Abeba se sont intensifiées après l’échec de toutes les négociations sur les eaux du Nil en raison du projet du GERD. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdel-Aati, a récemment souligné qu’il ne sera fait aucun compromis en ce qui concerne l’eau du Nil, qui constitue une question vitale directement liée à la sécurité nationale égyptienne.
Il a réaffirmé la position ferme de l’Égypte selon laquelle pas une seule goutte d’eau du Nil ne peut être gaspillée, car ce que son pays reçoit actuellement n’est pas suffisant. Dans une lettre adressée au Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies, Abdel-Aati a rejeté les récentes déclarations du Premier Ministre éthiopien Abiy Ahmed concernant la cinquième phase de remplissage du GERD.
Il a souligné le rejet catégorique de l’Égypte des politiques unilatérales éthiopiennes violant le droit international et constituant une violation claire de l’accord de Principes et de la Déclaration du Conseil de Sécurité le 15 septembre 2021.
Cette situation révèle un différend complexe et délicat entre l’Égypte et l’Éthiopie, mettant en lumière les enjeux majeurs liés aux ressources en eau du Nil et à la nécessité de trouver des solutions diplomatiques et équitables pour assurer la stabilité régionale et la coopération entre les pays riverains.