Le différend entre la société française de combustible nucléaire Orano et le Niger concernant une licence minière soulève des tensions internationales. La société Orano a ouvert une procédure d’arbitrage international contre le Niger après que Niamey a retiré en juin la licence de sa filiale, Imouraren, située dans le nord du pays. Cette mine renferme une estimation de 200 000 tonnes d’uranium, une ressource précieuse mais inexploitée.
Le projet d’exploitation minière devait débuter en 2015, mais a été interrompu en raison de la chute des prix mondiaux de l’uranium consécutive à la catastrophe nucléaire japonaise de 2011. Malgré des années de retard, le Niger a prévenu qu’en l’absence de reprise des activités sur le site, la licence expirerait le 19 juin.
Orano affirme que le retrait de la licence est intervenu après avoir présenté une proposition concrète au Niger pour mettre en œuvre l’exploitation du gisement d’uranium. Plus tôt ce mois-ci, les autorités ont pris le contrôle de la mine d’uranium de Somair, détenue à 63,4 % par la société française, l’autre part appartenant à l’État du Niger.
Le gouvernement militaire du Niger, au pouvoir depuis un coup d’État en juillet dernier, exerce des pressions croissantes sur les investisseurs étrangers et exprime ouvertement sa volonté de restructurer le secteur minier du pays dans le cadre de nouvelles relations avec des partenaires non occidentaux.
Le Niger représente environ 4 % de la production mondiale d’uranium, la principale source d’énergie nucléaire. Cette escalade de tension entre Orano et le Niger met en lumière les enjeux géopolitiques entourant l’accès aux ressources naturelles et soulève des questions sur la gestion des ressources minérales dans un contexte de changements profonds dans les relations internationales.