Les chiffres révélateurs d’un rapport de recherche documentaire sur les crimes graves commis dans la province du Sud-Kivu sont alarmants. Entre 1994 et 2024, pas moins de 191 incidents constituant des crimes graves contre la population civile ont été recensés. Ces chiffres accablants, révélés au grand public par le Groupe de travail sur la justice transitionnelle au Sud-Kivu, mettent en lumière une réalité sombre qui menace la paix et la sécurité des habitants de la région.
Ce rapport souligne que la majorité de ces crimes a été perpétrée dans les territoires de Kalehe et Mwenga, représentant respectivement 23% et 25% des incidents recensés. Les auteurs de ces actes répréhensibles sont principalement des groupes armés non étatiques, suivis par les services de sécurité étatiques. Cette répartition met en lumière la complexité de la situation et souligne la nécessité d’une action urgente pour mettre fin à ces violences.
En termes statistiques, le rapport indique que 60% des cas sont attribués à des groupes non étatiques, 12% aux services de sécurité, et 12% à une combinaison des deux. Ces données témoignent de la diversité des acteurs impliqués dans les crimes graves commis dans la province du Sud-Kivu.
Malheureusement, la plupart des cas répertoriés n’ont pas encore connu d’issue judiciaire finale, et de nombreux incidents n’ont même pas été portés devant la justice. Cette situation soulève des préoccupations majeures quant à l’impunité qui semble régner dans la région. Il est essentiel que la justice prenne sérieusement en compte les résultats de ce rapport pour engager des enquêtes judiciaires approfondies et renforcer les actions en faveur des victimes et des témoins de ces crimes odieux.
Le rapport met en lumière la nécessité de mettre en œuvre des mécanismes de justice transitionnelle, à la fois sur le plan judiciaire et non judiciaire. Les recommandations du groupe de travail insistent sur l’importance de l’action de la justice pour rétablir la paix et la justice dans la province du Sud-Kivu.
Ce rapport, fruit du travail des organisations de la société civile soutenues par Trial international et l’Ambassade britannique en RDC, souligne l’urgence d’agir pour mettre fin aux crimes graves et restaurer la paix dans la région. Il est temps que la communauté internationale se mobilise pour soutenir les efforts visant à mettre un terme à ces violences et à garantir la sécurité et la protection des populations civiles au Sud-Kivu.