L’Assemblée nationale de la RDC sous le feu des critiques pour non-respect des règles dans la motion de défiance

Fatshimetrie, une revue d’information de premier plan en République Démocratique du Congo, a récemment mis en lumière une affaire politique d’une importance cruciale. Le Centre de Recherche en Finance Publique et Développement Local (CREFDL) a publié un communiqué cinglant accusant l’Assemblée nationale d’avoir violé ses propres règles de fonctionnement dans le cadre de la motion de défiance contre le ministre en charge des infrastructures et travaux publics, Alexis Gisaro.

Selon le CREFDL, depuis le dépôt de la motion de défiance le 22 novembre dernier, jusqu’à la clôture de la session parlementaire le 15 décembre, aucun examen sérieux n’a été effectué. Les règles internes de l’Assemblée nationale demandent pourtant un délai de quarante-huit heures entre le dépôt d’une motion de défiance et son débat et vote effectifs.

Le retrait de certaines signatures et les désistements de députés signataires de la motion ont également été dénoncés par le CREFDL comme une violation des procédures établies. Ces manquements soulèvent des inquiétudes quant à l’efficacité du contrôle parlementaire sur l’action du gouvernement, en particulier sur des projets d’envergure tels que « Kinshasa zéro trou » et « Tshilejelu ».

Les lenteurs constatées dans la réalisation de ces projets, malgré des financements conséquents, alimentent les interrogations de la population congolaise, en particulier des habitants de Kinshasa. Le désordre observé au sein de l’Assemblée nationale ces derniers jours remet en question sa capacité à assurer un contrôle efficace des actions gouvernementales, en particulier lorsqu’il s’agit de membres du cabinet impliqués dans des affaires sensibles.

La réaction du bureau de l’Assemblée nationale, comme l’a souligné le CREFDL, laisse entrevoir des craintes quant au devenir de cette action de contrôle parlementaire. Il est à craindre que cette motion de défiance soit purement et simplement enterrée, laissant le ministre des Infrastructures et Travaux publics échapper à toute sanction.

Il est essentiel que le gouvernement réponde de manière transparente et responsable aux reproches qui lui sont adressés. Les députés sont élus pour représenter les intérêts du peuple et veiller à ce que les fonds publics soient utilisés de manière adéquate. Tout échec dans ce contrôle parlementaire affaiblit la confiance des citoyens dans leurs institutions et risque de compromettre le développement économique et social du pays.

En conclusion, la situation actuelle appelle à une action ferme et déterminée de la part des autorités congolaises pour garantir la transparence et la responsabilité dans la gestion des affaires publiques. Les enjeux sont trop importants pour être négligés, et il est impératif que les institutions démocratiques remplissent leur mission de contrôle et de reddition de compte.