COP29 aurait dû être un moment crucial dans la lutte contre le changement climatique. Malheureusement, il s’est révélé être un échec retentissant. Les militants sud-africains de la base s’interrogent désormais sur les résultats du sommet et sur leur propre rôle dans la défense de la justice climatique.
Tenue à Bakou, en Azerbaïdjan, la conférence a permis quelques avancées incrémentielles, mais de nombreuses questions cruciales sont restées en suspens. Les représentants d’Earthlife Africa et de partenaires communautaires – de Limpopo, du Gauteng et du Cap oriental – ont participé à la COP29 pour veiller à ce que les problèmes des populations à la base soient pris en compte, en particulier celles déjà confrontées à des impacts climatiques dévastateurs.
Les communautés marginalisées ont besoin de mesures audacieuses en matière de pertes et dommages, de financement équitable et d’une transition rapide vers les énergies renouvelables. Pourtant, bon nombre de nos revendications sont restées lettre morte. En Limpopo, les habitants affrontent des vagues de chaleur et la pénurie d’eau. Il est donc particulièrement frustrant de constater que le dialogue sur les combustibles fossiles a été en grande partie bloqué. Comment pouvons-nous envisager l’avenir lorsque des décisions cruciales sont reportées d’année en année ?
Bien que la COP29 ait enregistré quelques progrès, tels que l’avancement des mécanismes du marché du carbone en vertu de l’article 6 et l’amélioration de la transparence dans le reporting climatique, d’importantes lacunes subsistent. Les efforts pour mettre en œuvre une « transition juste » et des engagements plus robustes pour éliminer progressivement les combustibles fossiles ont été contrecarrés, certaines propositions étant reportées à la COP30, voire plus tard. Un problème en particulier a été l’absence de mesures à forte teneur en combustibles fossiles, certains pays comme l’Arabie saoudite bloquant des mesures ambitieuses.
La nomination de l’Azerbaïdjan – un autre État pétrolier fortement dépendant des combustibles fossiles – en tant qu’hôte de la COP a ajouté une couche de controverse supplémentaire, car il semble que les voix des communautés de base, directement touchées par la crise climatique, soient étouffées par le nombre écrasant de lobbyistes des combustibles fossiles (qui, dans certains cas, auraient été plus nombreux que certaines délégations nationales). De telles décisions ne font qu’éroder la confiance dans le processus.
Nous pensons que les COP devraient être organisées en priorité dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement.
L’accueil de ces événements offre des opportunités pour développer des infrastructures et créer des emplois pour les populations locales. Nous avons vu comment la conférence attire des financements privés et publics, ainsi que des projets innovants, contribuant à transformer les zones d’accueil en endroits plus verts et plus résilients face au climat. L’accueil sensibilise également localement à la justice climatique et inspire les habitants et les entreprises du pays à adopter des modes de vie et de travail plus durables.
L’attention médiatique portée sur le pays hôte entraîne souvent encore plus d’avantages, tels qu’un investissement accru, une meilleure éducation climatique dans les écoles et des efforts pour lutter contre la pauvreté, l’inégalité et le chômage. La couverture met également en lumière l’importance d’inclure tout le monde – les femmes, les jeunes et les personnes en situation de handicap – dans les solutions climatiques. L’accueil laisse derrière lui des infrastructures durables et des programmes d’adaptation au climat sur lesquels le pays peut s’appuyer. Cela offre un puissant exemple pour les futures conférences sur la manière dont le financement de l’adaptation au climat peut protéger les communautés et améliorer les conditions de vie.
Malgré nos frustrations, nous avons quitté la COP29 avec une détermination renouvelée à agir localement et à bâtir la solidarité à l’échelle mondiale. Il est important que nous tirions les leçons de cette expérience. Et bien que nous ayons rencontré des obstacles à l’action mondiale, nous avons également fait la connaissance d’alliés du monde entier partageant notre vision de la justice climatique. Cela alimente notre travail dans nos communautés.
L’urgence des initiatives dirigées par la base – telles que les projets d’énergies renouvelables à petite échelle et les stratégies d’adaptation pilotées par les communautés – pour compléter les progrès souvent lents au niveau international, ne peut être sous-estimée. Et ces stratégies doivent inclure une participation accrue des femmes et des jeunes, car la crise climatique nous touche tous.
Alors que nous nous tournons vers la COP30 au Brésil, nous exhortons les leaders de la base à continuer de mettre la pression sur leur gouvernement et les acteurs internationaux pour donner la priorité aux besoins des communautés vulnérables. Le chemin à parcourir est escarpé, mais la lutte pour la justice climatique demeure inébranlable.