L’actualité récente nous a plongés dans l’urgence et la tragédie des inondations dévastatrices qui ont frappé le Tchad depuis juillet 2024. Cette catastrophe naturelle a laissé près de deux millions de personnes dans une situation de détresse alarmante, marquant ainsi l’une des pires crises humanitaires que le pays ait connues.
Les conséquences des inondations ont été dévastatrices, emportant des foyers entiers et brisant des vies. Alors que les eaux montantes forçaient les familles à chercher refuge sur des terrains plus élevés, elles ne pouvaient emporter avec elles que le strict nécessaire.
Aucune région n’a été épargnée par ce désastre.
De nombreuses personnes ont tout perdu, avec plus de 13 000 personnes déplacées et contraintes de trouver refuge dans des camps temporaires.
Gloria Nadgitssen, une femme contrainte de quitter son domicile, a exprimé son désespoir en déclarant : « C’est ici que je vis. C’est ici que je dors. C’est tout ce que j’ai à manger. L’eau a détruit tout, le riz, l’oseille, le gombo. Tout est submergé. »
La crise climatique mondiale amplifie la fréquence et la gravité des catastrophes naturelles telles que les inondations, les sécheresses et les cyclones, sapant la santé, l’éducation et les systèmes agricoles, et dévastant la vie et les moyens de subsistance de nombreuses personnes.
Des pays comme le Tchad, parmi les plus touchés et les moins équipés pour faire face au changement climatique, sont aujourd’hui confrontés à des défis humanitaires majeurs.
A N’Djamena, la capitale du Tchad, les habitants se sont retrouvés dans une situation désespérée alors que le fleuve Chari et son affluent, le Logone, ont atteint des niveaux sans précédent en raison des fortes pluies d’octobre, inondant des quartiers entiers.
La montée des eaux a accru les dangers pour les femmes et les filles, en particulier celles vivant dans le camp de déplacement de Chari-Baguirmi.
La sage-femme Lucille Denembaye a partagé une histoire déchirante : « J’ai rencontré une femme dont le mari lui a transmis le VIH. Elle a juste vingt-sept ans, mère de cinq enfants, et sa maison s’est effondrée. Maintenant, elle ne peut pas s’occuper de ses enfants ; elle n’a ni abri ni nourriture. Sa situation est vraiment désespérée. »
Privées soudainement de services essentiels tels que les soins de santé, la nourriture, l’abri et l’eau potable, l’accouchement est devenu une épreuve mettant la vie en danger pour les femmes enceintes.
De plus, les mères souffrant de malnutrition se sont retrouvées dans l’incapacité de fournir du lait maternel à leurs nourrissons.
La femme déplacée Chanceline Milamem se lamentait : « Regardez-moi ! Je suis devenue si maigre parce qu’il n’y a pas de nourriture. S’il y avait de la nourriture, je pourrais manger et produire du lait pour mon bébé, mais il n’y a rien, et mon bébé maigrit. Je perds du poids chaque jour. Heureusement, les sages-femmes ont pris bien soin de moi. »
Environ 4 000 personnes ont trouvé refuge dans le camp de déplacement de Chari-Baguirmi dans la région de Toukra, la capitale du Tchad, N’Djamena.
Les risques de violence et d’exploitation ont augmenté, en particulier pour les adolescentes, alors que les écoles ont fermé leurs portes.
En réponse, le FNUAP, l’agence des Nations unies chargée de la santé sexuelle et reproductive, intervient pour répondre à ces besoins urgents.
Un total de 248 sages-femmes humanitaires ont été déployées dans tout le Tchad, y compris dans des camps de déplacement comme Chari-Baguirmi.
Ces sages-femmes sont spécialement formées pour gérer les urgences obstétricales et apporter leur soutien aux survivantes de violences.
Le FNUAP leur a également fourni des ressources essentielles pour les accouchements sûrs et la prise en charge clinique des viols.
La conférence sur le climat COP29, qui s’est achevée le 24 novembre 2024, a abouti à d’importants accords mondiaux sur l’action climatique, notamment un nouvel objectif collectif de financement lié au climat pour atteindre 300 milliards de dollars par an d’ici 2035.
Désormais, ces accords doivent être mis en œuvre, avec des financements spécifiquement alloués aux femmes et aux filles impactées par les catastrophes dans les pays vulnérables au climat comme le Tchad.
Les investissements dans les stratégies d’adaptation et de résilience sont essentiels pour protéger les femmes et les filles des futures catastrophes liées au climat.
Cela incarne l’essence de la justice climatique, un appel à l’action pour assurer un avenir plus sûr et plus durable pour tous.