Le ministère des affaires foncières a récemment pris une décision cruciale en annulant les contrats controversés de la compagnie agro-pastorale du Congo, également connue sous le nom de CAP Congo. Cette annonce a été faite par la ministre des affaires foncières, Acacia Bandubola, lors d’une visite sur le terrain à Kisangani, dans le secteur de Lubuya-bera, sur la rive droite du fleuve Congo.
La ministre Bandubola a assuré que les contrats en question étaient déjà annulés en raison de l’incompétence des autorités qui les avaient initialement signés. En effet, une harmonisation avec les dispositions légales et les lois en vigueur était nécessaire pour assurer la légalité et le respect des réglementations en place. Cette décision de révoquer ces contrats démontre l’engagement du gouvernement à lutter contre toute forme de fraude et d’illégalité dans le domaine foncier.
CAP Congo, avec un contrat d’occupation de 4 000 hectares, était au cœur de nombreuses controverses et de dénonciations d’avocats dénonçant des pratiques illicites. En effet, l’ex-gouverneure de la Tshopo, Madeleine Nikomba, avait signé 20 contrats d’occupation provisoire qui ont été remis en question par des experts juridiques pour non-conformité aux lois en vigueur.
Malgré ces défis, CAP Congo a déjà entrepris des activités de plantation de palmiers sur 1 954 hectares, avec une capacité de production future estimée à 16 000 tonnes d’huile par an. Cette entreprise a également investi dans une usine de transformation capable de traiter une grande quantité de régimes de palme par heure, avec une première production prévue pour 2026.
L’exploitation de CAP Congo a eu des répercussions sociales et économiques significatives dans la région, notamment en alimentant un conflit entre les communautés Mbole et Lengola. Ce conflit, qui a entraîné la perte de nombreuses vies humaines ainsi que des déplacements massifs de populations, souligne la nécessité d’une approche plus inclusive et respectueuse des aspirations des différentes parties prenantes.
En conclusion, l’annulation des contrats de CAP Congo marque un tournant important dans la gestion des ressources foncières en République démocratique du Congo. Ce cas met en lumière les défis et les enjeux liés à l’exploitation des ressources naturelles, et souligne l’importance d’une réglementation adéquate pour garantir un développement durable et équitable pour tous les acteurs impliqués. Il reste à espérer que cette décision pionnière servira de catalyseur pour des réformes plus profondes et durables dans le secteur foncier du pays.