Plongée au cœur de la crise carcérale en République démocratique du Congo : « Fatshimetrie » révèle l’effroyable réalité

Fatshimetrie : Plongée au cœur de la crise carcérale en République démocratique du Congo

La crise carcérale en République démocratique du Congo, mise en lumière par le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH), révèle une réalité d’une gravité alarmante. Les récents rapports mettent en exergue des conditions de détention inhumaines et des conséquences tragiques, avec le décès de 41 détenus en octobre dernier, dont 39 au Nord-Kivu.

Dans le cadre de notre enquête intitulée « Fatshimetrie », nous avons plongé au cœur de ces établissements pénitentiaires surchargés, dévoilant un système en proie à de multiples dysfonctionnements. À titre d’exemple, la prison centrale de Makala à Kinshasa, conçue pour accueillir 1 500 détenus, héberge actuellement plus de 12 000 personnes, soit une surpopulation ahurissante de plus de 800 %. Cette surpopulation conduit à des carences flagrantes en termes d’alimentation, d’hygiène et de soins médicaux, transformant ces lieux de détention en véritables pièges mortels.

La situation dans les établissements pénitentiaires congolais est exacerbée par la persistance des conflits armés et des zones instables, comme c’est le cas au Nord-Kivu. À la prison de Masisi, par exemple, plus de 26 détenus ont trouvé la mort depuis le début de l’année 2023, victimes de la malnutrition et du manque de soins médicaux. Cette réalité poignante témoigne de la scène cauchemardesque qui se joue quotidiennement derrière les barreaux de ces prisons délabrées.

Face à ce tableau alarmant, le gouvernement congolais tente de réagir en mettant en place des mesures visant à désengorger les établissements pénitentiaires. En juillet 2024, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a supervisé la libération de plusieurs détenus à Makala, dans l’espoir d’alléger la pression sur ces structures débordées. Pourtant, ces actions restent largement insuffisantes pour résoudre la crise structurelle qui mine le système carcéral congolais.

« Fatshimetrie » s’engage à poursuivre son investigation sur cette problématique cruciale, en donnant la parole aux victimes, aux acteurs de terrain et en mettant en lumière les enjeux complexes de la justice et des droits de l’homme en République démocratique du Congo. Il est plus que jamais essentiel de sensibiliser l’opinion publique à cette réalité insoutenable, afin de pousser les autorités à prendre des mesures concrètes pour réformer en profondeur le système carcéral congolais.