Fatshimetrie a récemment mis en lumière une affaire intrigante concernant l’acquisition d’un immeuble par le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, pour la somme considérable de 900 000 euros à Bruxelles. Cette transaction a déclenché une cascade de questions et de controverses, poussant le Ministre de la Justice, Constant Mutamba, à demander des enquêtes approfondies pour élucider les circonstances de cet achat.
L’annonce de cette acquisition a suscité des soupçons d’enrichissement illicite, incitant Constant Mutamba à convoquer l’Inspection Générale des Finances (IGF), la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENAREF) et l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) pour examiner de plus près les ramifications de cette opération immobilière.
Néanmoins, des sources proches du Parquet général ont émis des réserves quant à la légitimité du Ministre de la Justice à lancer une enquête sur un haut dignitaire tel que le Procureur général, suggérant que cette compétence relève plutôt du chef de l’État.
Dans un communiqué, le cabinet du Procureur général a confirmé l’achat de l’immeuble grâce à un prêt de 750 000 euros obtenu auprès de la banque EQUITY BCDC, assorti d’un taux d’intérêt de 10% par an, des frais de mise en place de 1% et d’un remboursement sur une période de 24 mois à partir de juillet dernier. Les fonds ont été transférés au vendeur en Belgique, conforme aux termes du contrat convenu avec la banque.
La question demeure cependant de savoir comment Firmin Mvonde peut se permettre une telle acquisition avec ses revenus mensuels. Le cabinet du Procureur général a répondu que l’origine des fonds est un prêt et que la période de remboursement peut être étendue si nécessaire.
Pour l’équipe du Procureur général, cette mise en lumière médiatique de l’acquisition immobilière relève plus d’un chantage orchestré par des opposants du haut magistrat. Ils affirment qu’un journaliste d’Africa Intelligence a tenté de faire chanter le Procureur en menaçant de divulguer des informations confidentielles provenant de la banque. Face à cette tentative d’intimidation, le Parquet réagit en dénonçant l’ignorance du fonctionnement bancaire de la part de ces détracteurs.
Cette affaire soulève des interrogations cruciales sur la transparence et l’éthique au sein de l’institution judiciaire. Reste à savoir si les conclusions des enquêtes sollicitées par le Ministre de la Justice apporteront des éléments probants quant à la légalité et à la légitimité de cet investissement immobilier controversé.