L’actualité récente sur la question du seuil de pauvreté international fixé à 6,85 dollars par jour par la Banque mondiale a suscité de vives discussions au sein des cercles économiques et sociaux. Cette décision de revoir à la hausse le seuil de pauvreté habituellement établi à 2,15 dollars par jour pour les pays à revenus intermédiaires supérieurs soulève des questions essentielles sur la manière dont nous mesurons et appréhendons la pauvreté à l’échelle mondiale.
En effet, cette révision du seuil de pauvreté s’inscrit dans un contexte marqué par des mutations profondes sur le plan démographique et économique. La Banque mondiale justifie cette évolution en mettant en avant les changements significatifs survenus dans la structure démographique mondiale au cours des dernières décennies. Entre 1990 et 2024, la population mondiale a en effet augmenté de manière spectaculaire, dépassant les 8 milliards d’habitants. Cette croissance démographique met en lumière la nécessité d’adapter nos standards de mesure de la pauvreté pour refléter au plus près les réalités des populations les plus vulnérables.
Il est indéniable que la définition de la pauvreté ne peut être figée dans le temps. Les besoins essentiels des individus évoluent avec le progrès et les avancées technologiques. Ainsi, le seuil de pauvreté doit pouvoir tenir compte de cette réalité et intégrer des éléments tels qu’une alimentation saine, un accès à l’éducation, à l’électricité ou encore à Internet. En élargissant sa vision de la pauvreté, la Banque mondiale cherche à fournir une image plus complète et actuelle de la situation des populations les plus démunies à travers le monde.
Cette nouvelle approche du seuil de pauvreté international soulève également des questionnements sur la pertinence des indicateurs utilisés pour mesurer la pauvreté dans les pays à revenus intermédiaires. Alors que de nombreux pays en développement ont connu une croissance économique significative ces dernières années, il est crucial d’adapter nos outils de mesure pour prendre en compte les besoins spécifiques de ces populations en transition.
En fin de compte, la redéfinition du seuil de pauvreté international à 6,85 dollars par jour par la Banque mondiale représente une avancée importante dans la lutte contre la pauvreté à l’échelle mondiale. En prenant en considération la complexité des enjeux liés à la pauvreté et en adaptant ses indicateurs en conséquence, l’institution de Bretton Woods montre sa volonté de s’adapter aux réalités changeantes du monde d’aujourd’hui. Espérons que cette évolution contribuera à une meilleure compréhension de la pauvreté et à des actions plus efficaces pour l’éradiquer.