Dans les récents développements politiques en République Démocratique du Congo, une question fondamentale est sur toutes les lèvres : faut-il ou non revoir la Constitution en vigueur ? Cette interrogation, soulevée par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, a suscité de vives réactions et souligné les lignes de fracture au sein de la classe politique congolaise.
D’une part, le gouvernement, à travers le discours officiel de Patrick Muyaya Katembwe, défend la nécessité d’une révision constitutionnelle pour répondre aux aspirations du peuple congolais. Pour lui, la figure du Président Félix Tshisekedi incarne le garant du bon fonctionnement des institutions, et toute révision constitutionnelle ne devrait pas être perçue comme une atteinte à la démocratie, mais comme une opportunité de moderniser les lois fondamentales du pays.
Cependant, du côté des opposants politiques, dont Delly Sesanga est une figure emblématique, l’idée même d’une révision constitutionnelle suscite des réserves et des critiques. Pour eux, toute tentative de modification de la Constitution est perçue comme une manœuvre politicienne visant à consolider le pouvoir en place, au détriment du respect des principes démocratiques.
Au cœur de ce débat se trouve la question épineuse de la double nationalité, qui cristallise les tensions et les divergences d’opinions. Alors que le Chef de l’État appelle à repenser les contours de la citoyenneté congolaise, en tenant compte des réalités actuelles du pays, ses détracteurs mettent en garde contre les potentielles dérives et les risques de manipulation politique que cela pourrait engendrer.
Dans un contexte où la stabilité politique et sociale de la RDC demeure fragile, il est essentiel de mener ce débat constitutionnel avec sagesse et responsabilité. La mise en place d’une commission pour réfléchir à une éventuelle réforme constitutionnelle est une opportunité à saisir pour réunir les différentes sensibilités politiques et écouter les voix discordantes.
En définitive, la question de la révision constitutionnelle en RDC ne se limite pas à un simple exercice juridique, mais renvoie à des enjeux profonds de gouvernance, de représentativité et de légitimité démocratique. Le défi pour les acteurs politiques congolais consiste à transcender leurs divergences partisanes pour œuvrer ensemble à l’édification d’un système politique plus inclusif et respectueux des aspirations de l’ensemble de la population.
José Mukendi