Renforcer la lutte contre la corruption en RDC : mise en place d’un parquet national économique et financier

Après la révélation d’un détournement de fonds de plus de 70,5 millions de dollars dans les projets « Tshilejelu » et « Kinshasa zéro trou », le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) salue l’approbation par le gouvernement du projet de loi visant à mettre en place un parquet national économique et financier. Cette décision constitue un pas crucial dans la lutte contre la corruption en République démocratique du Congo.

Le CREFDL se félicite de cette avancée et souligne l’importance d’un programme de renforcement des capacités des magistrats en matière de gouvernance financière et économique. Il insiste sur la nécessité d’attribuer au parquet national économique et financier les ressources financières adéquates pour garantir son efficacité. Selon l’organisation, un budget annuel équivalent à celui de l’Inspection Générale des Finances (IGF) est essentiel pour lutter efficacement contre la délinquance économique et financière complexe.

Le CREFDL recommande également une indépendance administrative et financière totale pour le parquet financier, afin de lui permettre d’agir en toute impartialité. Il préconise une clarification des liens entre le parquet national économique et financier et les autres organes de contrôle de l’État, afin d’assurer une coordination optimale dans la lutte contre la corruption.

Dans un contexte où la justice congolaise est régulièrement critiquée pour sa corruption, la création d’une telle institution spécialisée témoigne de la volonté du gouvernement de lutter activement contre ce fléau. Le président Félix Tshisekedi et le ministre de la Justice, Constant Mutamba, ont exprimé à maintes reprises leur détermination à lutter contre la corruption et à réformer le système judiciaire congolais.

Par ailleurs, un rapport de l’ONG RCN Justice et Démocratie souligne les conditions de travail précaires au sein des instances judiciaires, la politisation des décisions et la loyauté comme facteurs favorisant la corruption. Cette étude met en lumière les défis auxquels est confrontée la justice en RDC et souligne la nécessité d’une action ferme pour rétablir l’intégrité et l’efficacité du système judiciaire.

En conclusion, la mise en place d’un parquet national économique et financier représente une avancée significative dans la lutte contre la corruption en RDC. Il appartient désormais aux autorités compétentes de garantir les moyens et l’indépendance nécessaires à son bon fonctionnement, afin de renforcer l’état de droit et de restaurer la confiance des citoyens dans le système judiciaire.