Au cœur du World Innovation Summit for Health 2024, une discussion animée s’est tenue lors d’un panel mettant en lumière l’impact dévastateur des attaques contre les infrastructures de santé et le personnel médical en Palestine. Le ministre de la Santé palestinien, Maged Abu Ramadan, a souligné que les chiffres brutaux des victimes et des installations détruites ne reflètent pas pleinement l’ampleur de la souffrance.
« Ce qui importe, ce sont les vies humaines, la dignité humaine. À Gaza, l’essentiel pour nous est notre pays, notre dignité et nos enfants. Ce qui est très important, c’est qu’ils veulent rendre Gaza inhabitable. C’est pourquoi ils ciblent les installations de santé », a expliqué M. Abu Ramadan.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, a souligné l’importance de protéger les travailleurs de la santé et les infrastructures dans les zones de conflit, en mettant l’accent sur la recrudescence alarmante des attaques ces dernières années.
« Les installations de santé ne devraient pas être des cibles, surtout étant donné le besoin accru de soins de santé en temps de guerre », a déclaré le Dr Ghebreyesus. Il a souligné que les deux tiers des victimes sont des femmes et des enfants et que l’arrêt des tirs en Palestine et la tenue d’un dialogue entre les parties sont essentiels.
« La clé de la solution réside en Israël », a déclaré le Dr Ghebreyesus. « Israël devrait comprendre qu’il est dans son intérêt de résoudre cela. »
Les atrocités révoltantes qu’il a vécues à Gaza, au Soudan et dans d’autres pays ont été racontées par le Dr Ghebreyesus. « Nous marchons vers une guerre nucléaire », a-t-il ajouté.
Les discussions ont été éclairées par les résultats du rapport WHO/WISH ‘In the Line of Fire : Protecting Health in Armed Conflict’, qui préconise une réponse mondiale concertée pour protéger la santé des ravages de la guerre.
Le rapport recommande la mise en place d’une alliance mondiale et la nomination d’un Rapporteur spécial de l’ONU pour protéger la santé de la brutalité de la guerre.
Les participants à la session comprenaient Dr. Rick Brennan, directeur régional des urgences pour l’OMS, bureau régional de la Méditerranée orientale ; Mme Sigrid Kaag, coordinatrice humanitaire et de la reconstruction pour Gaza aux Nations unies ; le Professeur Leonard Rubenstein, professeur distingué de la pratique au Centre de santé publique et de droits de l’homme ; le Dr Mads Gilbert, professeur de médecine d’urgence à l’Université de Norvège arctique ; le Dr Khaled Abdel Ghaffar, vice-premier ministre d’Égypte pour le développement humain et le ministre de la Santé et de la Population; et M. Yousef Bin Ali Alkhater, président du Croissant-Rouge du Qatar.
En violation du droit international, les attaques contre les soins de santé sont devenues de plus en plus courantes depuis quelques décennies, comme le souligne le rapport WHO/WISH.
L’OMS a documenté plus de 7 000 attaques contre les installations de santé depuis 2018, entraînant la mort de plus de 2 200 professionnels de la santé et patients et blessant plus de 4 600 personnes dans 21 pays.
La septième conférence WISH a démarré mercredi pour deux jours consécutifs. Le sommet met en avant des débats approfondis entre 200 experts du monde entier pour lutter contre les problèmes de santé critiques et les pratiques innovantes.
L’humanisation des soins de santé en période de conflit et d’inégalité est le thème central du WISH 2024.
Cette édition se distingue par le partenariat de WISH avec l’Organisation mondiale de la santé, marquant ainsi une nouvelle ère de collaboration dans le domaine de la santé mondiale.